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La reconnaissance des professions infirmière et de travail social

Isabelle Godbout - PhD Candidate Invitée

18 novembre 2024 - 8h30
23 novembre 2024 - 14h

Doctorante ENAP invité au Lirsa avec un financement du Consulat de France au Québec 

Sujet de thèse : La reconnaissance des professions infirmière et de travail social au Québec : une analyse comparative, critique et féministe

Résume : La reconnaissance vise à rendre visible un sujet ou un objet comme possédant les propriétés adéquates au regard d’une situation particulière. Elle a rarement été étudiée selon les revendications émanant de mouvements ou groupes sociaux en vue de leur reconnaissance organisationnelle ou institutionnelle et selon leur capacité à jouer leur rôle de parties prenantes dans l’action publique.

InfermièrePlusieurs facteurs peuvent influencer la reconnaissance accordée à une profession. Dans le domaine de la santé, les réformes dans l’organisation des soins et services, l’allocation collective des ressources façonnées par les politiques publiques et les tensions entre les professionnels de la santé ont été identifiées comme des facteurs importants. Étudier la reconnaissance accordée aux professions infirmière et de travail social pourrait apporter des réponses aux enjeux que connait actuellement le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) québécois.

Sa thèse a pour but d’analyser comment la reconnaissance accordée aux professions infirmière et de travail social a influencé l’implantation et la mise en œuvre de politiques publiques au sein du RSSS. Elle vise à répondre à trois objectifs : Décrire la reconnaissance accordée aux professions infirmière et de travail social; Identifier les facteurs et les barrières qui ont accompagné le processus de reconnaissance; Comprendre l’évolution des rapports entre les acteurs œuvrant au sein et gravitant autour de ces deux professions et le gouvernement provincial dans le cadre de mise en œuvre de politiques publiques.

Sa recherche mobilise les théories de la reconnaissance (Guéguen, 2014; Fraser, 2010; 2004; Honneth, 2005; Lazzeri et Caillé, 2004) et du changement de politique (Muller, 2005) ainsi que le modèle du champ d’exercice réservé développé par D'Amour et al. (2012). Elle se veut une étude cas multiple explicative. Elle emploie un devis mixte convergent et adopte une approche critique et féministe. Elle mobilise trois méthodes et outils de collecte de données :

  1. analyse documentaire sur les lois et règlements adoptés par le gouvernement et les mémoires publiés par les organisations lors de consultations;
  2. questionnaire autoadministré auprès d’infirmières et travailleurs sociaux, et gestionnaires du RSSS;
  3. entretiens semi-dirigés auprès d’acteurs clés (directeurs généraux des ordres professionnels, associations représentatives et syndicats, et acteurs du gouvernement provincial).

Sa recherche aborde la reconnaissance selon ses trois perspectives :Infermière

  1. reconnaissance horizontale (entre les pairs) : collaboration interprofessionnelle;
  2. reconnaissance verticale (hiérarchique) : exploitation des champs d'exercice à leur plein potentiel;
  3. reconnaissance institutionnelle : dynamiques des rapports entre les acteurs, les groupes et le gouvernement provincial.

Elle permettra de : 1) enrichir la théorie de la reconnaissance de manière empirique et conceptuelle; 2) identifier les facteurs qui favorisent ou nuisent à la reconnaissance de professions; 3) fournir des pistes de réflexion et d’actions aux acteurs du milieu en ce qui concerne leurs revendications.