LES FICHES DE LECTURE  de la Chaire D.S.O.

 

Danielle Berthier
DESS 202
Année 2000-2001 

Yvon Pesqueux
T4 : Management des coûts



TEYSSIER François

"ENTREPRISE ET ENVIRONNEMENT
LA REVOLUTION PARADOXALE"

 

SOMMAIRE :

* Biographie de l’auteur
* Postulats
* Hypothèse
* Mode de démonstration
* Résumé de l’ouvrage

  • Chapitre 1 Au début étaient les hippies
  • Chapitre 2 Une nouvelle vision du monde
  • Chapitre 3 Puis ce fut la pollution
  • Chapitre 4 Du qui-vive à l’offensive
  • Chapitre 5 Pourquoi pas un challenge ?
  • Chapitre 6 De la contrainte à l’initiative
  • Chapitre 7 Quand l’environnement se profile
  • Chapitre 8 Les nouveaux métiers de l’écologie
  • Chapitre 9 Se recycler dans le recyclage
  • Chapitre 10 Environnement et entreprise, un enjeu stratégique
  • Chapitre 11 Vers une nouvelle éthique
  • Chapitre 12 du droit à l’environnement au droit de l’environnement
  • Chapitre 13 De l’interaction à la synergie
  • Chapitre 14 Quelle vision du monde pour l’entreprise ?

* Commentaires : critiques et actualité de la question p16

 

 

Biographie de l’auteur

François de TEYSSIER, HEC et IEP de Paris, est administrateur de l’institut français de recherches et d’études financières, membre du directoire des Ecoles Denis Huisman et professeur délégué d’Economie Européenne pour Boston University.

Il a coordonné la recherche collective des jeunes professionnels de la promotion sortante de l’Ecole de Management de Paris.

Il a fait éditer en janvier 2000, un nouveau livre écrit en collaboration avec Gilles Baudier : "La Construction de l’Europe", dans la collection "Que sais-je ?" aux éditions PUF.

 

Postulats

Les auteurs, coordonnés par François de Teyssier, posent certains postulats avant de démontrer leur propos en se basant sur des faits, des enquêtes, des projets, sur la réalité…

Ils partent tout d’abord du principe que ce sont les industriels, dans une économie capitaliste, qui sont responsables de la mauvaise santé de l’environnement et qu’ils se sont enrichis en abusant et en gaspillant ses richesses.

A cela s’ajoute, dans un esprit "Etat providence", une nécessaire implication de l’Etat au sein de ce sauvetage.

 

Hypothèse

L’hypothèse de départ qui fonde cette recherche est que l’environnement est en danger et qu’il faut se donner les moyens de le sauver : pour cela certains acteurs doivent se mobiliser.

 

Mode de démonstration

Les auteurs ont utilisé une démarche empirique. En effet, ils se sont appuyés sur des faits, des actions, des projets en cours, la législation, des enquêtes, des expériences tentées et/ou parfois réussies… Ils sont partis de la réalité, qu’ils ont essayé d’objectiver au maximum en se basant sur des faits pour limiter la construction qu’ils pourraient en avoir par eux-mêmes.

 

Résumé de l’ouvrage

Après la révolution industrielle du XIIIème siècle, les entreprises ont entrepris une nouvelle révolution, paradoxale. En effet, après avoir abusé pendant de nombreuses années des richesses naturelles de l’environnement, elles ont intégré des considérations de protection, de sauvegarde de cet environnement dans leur stratégie et dans leur mode de développement. Cependant, cette évolution s’est faite lentement et rencontre encore certaines difficultés.

Chapitre 1 Au début étaient les hippies

Le terme d’environnement est apparu assez tardivement et regroupe, en fait, la nature, mais aussi l’homme dans ses rapports sociaux, c’est-à-dire, la qualité de la vie. Jusque dans les années 60, les pollueurs ne représentaient pas un réel danger public, les sanctions qui leur étaient appliquées restaient minimes. Mais la multiplication du nombre de catastrophes écologiques liées au développement industriel, et leur gravité croissante, ont conduit au regroupement des protecteurs de la nature autour d’objectifs : c’est la naissance de la contestation écologique qui va, peu à peu, gagner le terrain politique du fait de l’impact national de certains.

Il faut attendre 1971 pour que le ministère de l’environnement soit créé, mais avec des moyens très limités et l’année 1974 pour la première candidature d’un candidat écologiste aux élections présidentielles, ce qui incite alors tous les partis à tenir compte de l’environnement car la question écologique devient une préoccupation majeure de l’opinion publique.

La prise de conscience collective des dangers guettant l’environnement correspond donc à l’évolution des mentalités dans les années 1960 et 1970, avec un besoin de participation active à la vie sociale et un désir d’une meilleure qualité de vie. On passe du quantitatif économique au qualitatif écologique.

L’accélération du changement s’est faite devant les nombreux évènements : trou dans la couche d’ozone, destruction de la forêt amazonienne…

En France, il est donné une forte importance à l’Etat : les français sont prêts à se mobiliser mais l’Etat doit intervenir. Or, pendant longtemps, l’Etat ne s’est pas intéressé à l’écologie, avec une opposition de force sur le nucléaire.

Ainsi, lors des élections de 1981, les socialistes ont fait beaucoup de promesses écologiques qui n’ont pas été tenues. Il faut attendre, les municipales de 1989 pour voir les écologistes entrer aux conseils municipaux ce qui s’est traduit par une réponse des autres partis politiques sur l’environnement devant leur percée.

De plus, les heurts rencontrés auprès du système économiques se retrouvent aussi auprès du système judiciaire : les demandes sont toujours déboutées ou n’aboutissent qu’après de longues années de procédure.

 

Chapitre 2 Une nouvelle vision du monde

La pollution est multiforme et elle peut en cacher ou en entraîner une autre : il faut donc s’attaquer aux causes et les répertorier pour mieux les comprendre à différents niveaux :

Le principal problème concerne donc l’occupation de l’espace et la pollution des eaux littorales. La seule solution réside en la construction de stations d’épuration, or peu d’équipement sont en place du fait de l’importance de l’investissement. Ainsi, nourricière mais malmenée, la mer est en danger.

L’altération de l’environnement est également liée à la mauvaise élimination des déchets : incinération et élimination restent marginaux, les prescriptions ne sont pas toujours respectées, les règles varient d’un endroit à un autre… Il reste donc beaucoup de choses à faire pour le recyclage, même certains résultats ont été obtenus : la loi existe, certes, mais elle est insuffisante et inefficace, du fait d’un certain laxisme des pouvoirs publics.

La pollution passe aussi par la rupture de l’équilibre silence-beauté-espace du fait de l’urbanisation qui a de nombreuses conséquences sur la santé et qui concerne les trois quarts de français. Ainsi, le bruit constitue la première nuisance pour la majorité des français et il devrait s’aggraver.

 

Chapitre 3 Puis ce fut la pollution

La pollution est liée à la course à l’industrialisation avec les énergies nouvelles : pétrole, électricité et nucléaire. En effet, au XVIIIème siècle, l’avènement de la machine à vapeur a conduit à remplacer le bois par le charbon. Cela a permis l’augmentation des forces productives et la création de nouveaux besoins, sans se préoccuper de l’environnement, conduisant à du gaspillage.

C’est ensuite l’internationalisation des échanges et l’intensité de la concurrence qui ont conduit à utiliser les nouvelles énergies. Cependant, Les ressources n’étant pas renouvelables, il faut en trouver d’autres. Mais, la dimension écologique va dorénavant intervenir au coté des dimensions pratique, économique et géopolitique dans le choix de ces nouvelles énergies.

Les perturbations de l’environnement interviennent au terme de processus longs et complexes : ce sont les effets néfastes de l’industrialisation. Cette pollution met en danger la santé de l’homme mais aussi celle des plantes, des arbres…

Aujourd’hui, les écologistes, soutenus par les scientifiques sur les excès du système de production, ont établi une doctrine sociale et économique, comme alternative à l’économie capitaliste : la croissance arriverait à saturation du fait de l’épuisement des ressources naturelles, des traitements non maîtrisés des ordures ménagères, émissions de gaz… La protection de l’environnement devient alors pour les industriels, un facteur de croissance et de compétitivité.

Les changements d’échelle des problèmes vont développer la solidarité planétaire du fait de la nécessité de réponses concertées. Ainsi, même, au niveau européen, la volonté de construire l’Europe ne doit pas se faire au détriment de l’environnement. De même, pour les industriels, il est préférable d’anticiper, d’innover pour devancer les aspirations du public et les mutations en cours.

 

Chapitre 4 Du qui-vive à l’offensive

Dans les années 1970, le regard des industriels s’est modifié sur l’écologie du fait de l’augmentation des dommages, des politiques volontaristes nationales et européennes et de la sensibilisation de l’opinion. De la défense face aux accusations, les industriels sont passés à l’offensive en intégrant les problèmes d’environnement à leur stratégie et dans leur communication.

En effet, les consommateurs français sont devenus très sensibles à l’écologie, ce qui s’est répercuté sur leur comportement d’achat. D’où la nécessité pour les industriels et les pouvoirs publics de réagir.

Elle est devenue un axe majeur de communication et une composante essentielle de la politique d’investissement.

La sensibilité à l’écologie à conduit à réfléchir sur l’élimination des emballages, à l’amélioration de leur biodégradabilité et à leur récupération pour recyclage. Il faut donc développer la prévention sur tout le cycle de vie du produit. Néanmoins, les difficultés sont nombreuses.

Il ne s’agit donc pas d’une mode mais d’un investissement durable : l’écologie permet de mieux vendre (intérêt commercial et image). Ce marché est très porteur, d’autant qu’il s’agit d’un critère de plus en plus déterminant de compétition. Son anticipation devient nécessaire à la pérennité de l’entreprise.

Les politiques sur l’environnement se sont développées tardivement, dans les années 1970, avec notamment la création d’un ministère en 1971, le passage à l’intérêt public et général en 1976, l’intégration à la politique de décentralisation a partir de 1981… Cependant, les gouvernements ont tendance à privilégier le court terme au long terme. De plus, la politique française de l’environnement est restée de conception hexagonale pendant longtemps, malgré une cellule internationale au sein du ministère. Cela a ainsi conduit à penser que le nuage nucléaire de Tchernobyl s’était arrêté à nos frontières ! et à limiter nos moyens d’action.

On peut aussi noter le rapport Armand de 1970 qui va permettre de déboucher sur 100 mesures prises en consultation et association avec les collectivités locales, les associations et les administrations. Ces partenaires ont d’ailleurs permis de construire un véritable réseau d’information, et les actions conjointes permettent, malgré les dissensions, de développer de nombreux projets conformes aux objectifs fixés.

En 1991 est adopté le plan national pour l’environnement (PNE) pour permettre à la France de rattraper son retard en matière d’écologie et qui prévoit des réformes en profondeur et l’application des résolutions.

 

Chapitre 5 Pourquoi pas un challenge

Pendant longtemps, le public et les industriels sont restés sceptiques quant à la protection de l’environnement. Si pour certains, ces problèmes sont restés secondaires, ils sont devenus, pour d’autres, stimulateurs pour l’activité industrielle et l’exportation.

Question de la corrélation entre respect de l’environnement et performances ? On s’aperçoit que ce sont les entreprises les plus polluantes qui ont fait le plus de progrès, peut-être avaient-elles aussi le plus de moyens. Pour diminuer les coûts, il semble préférable d’inclure ces considérations écologiques dès la conception d’un projet.

L’écologie est devenue un marché très rentable : les entreprises en ont conscience. C’est un facteur de compétitivité clé face au durcissement attendu de la réglementation, même s’il se révèle parfois délicat d’aborder des marchés non encore structurés sur l’environnement.

Les politiques d’environnement volontaires sont minimes dans les entreprises qui n’hésitent pas à utiliser la menace du licenciement pour tenter de contourner leurs obligations écologiques. Elles essayent aussi de jouer sur l’utilisation des substituts qui n’est pas toujours satisfaisante… Néanmoins, le libéralisme économique ne peut plus ignorer la loi de la nature.

 

Chapitre 6 De la contrainte à l’initiative

Il convient de taxer les entreprises qui polluent. Or les marges de manœuvre sont parfois très étroites, notamment pour les petites entreprises qui doivent réagir face aux directives.

En 1991, lors de la conférence mondiale de l’industrie sur la gestion de l’environnement, plus de 150 firmes ont signé la charte des entreprises pour un développement durable. Il semblerait que l’autorégulation par le marché soit plus efficace que les réglementations. Cela montre néanmoins que la coopération reste nécessaire.

En avril 1992, une enquête révèle, pour la première fois, que pour 92 % des industriels, les questions d’environnement sont cruciales ou importantes.

Plus personne ne se pose en adversaire de l’écologie. L’éco-industrie est devenue un atout majeur, c’est un secteur positif pour l’activité économique générale car il entraîne l’évolution d’autres marchés et en plus, il dégage des marges supérieures à la moyenne.

La mission des éco-industries consistent à prévenir, évaluer et réparer les nuisances liées à la pollution. Elles recoupent des entreprises très différentes et connaissent un dynamisme de plus en plus important. Elles nécessitent par ailleurs un investissement très important pour réparer les dégâts passés et éviter les pollutions futures.

 

Chapitre 7 Quand l’environnement se profile

Le couple produit marché fonctionne également pour l’environnement.

Les industriels exploitent la médiatisation de la nature, la défense et la protection de l’environnement pour augmenter leurs ventes et attirer les consommateurs "verts". Né entre 1945 et 1970, ce consommateur écologique appartient à toutes les couches de la population, mais surtout les cadres et professions intellectuelles supérieures. On peut distinguer le vert actif, le vert passif et le consommateur blanc qu’il faudra sensibiliser à long terme.

Les pollueurs ne sont donc pas les seuls à utiliser l’environnement dans leur communication.

Si les produits restent rares, leurs dénominations sont nombreuses mais c’est le terme d’écoproduit qui semble préféré par les scientifiques. La liste des produits ne cesse de s’allonger depuis 1989. Légalement, la notion d’écoproduit induit un label sur le produit concernant la protection de l’environnement, et allant de l’extraction des matières premières à l’élimination après usage par le consommateur. Les contraintes écologiques deviennent donc un facteur de réussite.

 

Chapitre 8 Les nouveaux métiers de l’écologie

L’écobusiness a permis de développer de nouvelles activités et certains métiers :l’audit écologique pour mesurer de façon précise les conséquences des décisions d’une entreprise sur l’environnement, les assurances, l’informatique qui permet de traiter de multiples critères à la fois, la communication… Ce secteur offre donc de nombreuses perspectives. Tous ces métiers sont nécessaires pour bien intégrer la notion de l’environnement.
Néanmoins, du fait d’un manque de coordination et d’encadrement à un niveau global et représentatif, certaines de ces activités rencontrent un certain scepticisme auprès des principaux acteurs concernés.

 

Chapitre 9 Se recycler dans le recyclage

On peut d’ailleurs noter l’opportunité liée au recyclage du fait des quantités énormes à traiter : 580 millions de tonnes de déchets à traiter tous les ans en France ! Cette opportunité semble d’ailleurs être saisie très souvent, les entreprises en étant parfaitement conscientes. Cela a entraîné la structuration et l’organisation du traitement et de l’élimination des déchets pour éviter les pollutions, mais aussi le développement de certains systèmes pour minimiser les risques et les effets néfastes. Cela est renforcé, par ailleurs, par la conception de produits plus faciles à éliminer.

L’industrie du recyclage connaît donc un essor important lié aux préoccupations de sauvegarde de l’environnement et aux motivations économiques.

 

Chapitre 10 Environnement et entreprise, un enjeu stratégique

La préoccupation de l’environnement doit être au cœur de l’entreprise, au sein même de ses enjeux stratégiques.
Ainsi, les entreprises ont investi de fortes sommes dans la protection de l’environnement, environ 2,4% de l’investissement productif. Certaines ont décidé d’anticiper tandis que les autres réagissent simplement aux contraintes. L’anticipation implique, certes, un surinvestissement mais ce surcoût est vite rentabilisé du fait de la sensibilité croissante des consommateurs sur les questions écologiques et le développement du cadre juridique sur la protection de l’environnement.

Certains profitent d’ailleurs de cet engouement des consommateurs pour intégrer de façon opportune, voire opportuniste, ces notions dans leur stratégie et leur politique de communication.

Cette évolution a également conduit au développement de l’écolo-marketing pour faire ressortir la dimension verte de l’entreprise, les efforts entrepris et les résultats obtenus, et auquel on peut associer les trois "P" : production, produit et poubelle, qui doivent être associés en permanence à la protection de l’environnement. L’argument écologique permet donc d’augmenter les ventes et constitue une tendance lourde du marché.

 

Chapitre 11 Vers une nouvelle éthique

L’environnement est aussi un instrument de vente, cela implique, en conséquent, une stratégie de positionnement de marque et une mobilisation en interne.

Les entreprises polluantes ont souvent été les premières à réagir, créant la surprise, néanmoins, leur réussite est due à la mobilisation et la communication en interne. Elles ont ensuite communiqué sur cette réussite en externe, touchant une cible large et variée, tous les consommateurs étant concernant. De plus, cela permet de donner une bonne image de responsabilisation pour l’entreprise et le produit.

La communication joue donc un rôle croissant dans cette prise de conscience.

Certains ont également mis en place l’écobilan qui est un véritable outil de gestion de l’environnement. De plus, devant la difficulté d’installer une industrie propre, chacun doit se mobiliser, c’est l’ère des bio-managers. Certaines entreprises vont même mettre en place une fonction entièrement dédiée à l’environnement qui doit être une sorte de médiateur entre toues les fonctions de l’entreprise pour en assurer la cohérence.

L’écologie va donc rejoindre l’économie : la défense de l’environnement donne de l’entreprise une image de responsabilisation à la vie économique et sociale, en tenant compte des besoins de la population. C’est l’éthique sociale.

 

Chapitre 12 Du droit à l’environnement au droit de l’environnement

La prise de conscience des limites des ressources naturelles de l’environnement et des effets nocifs de certaines activités dans les années 1960, ont conduit à une réaction politique dans les années 1970 avec la volonté de mettre en place de règles de droit pour encadrer et organiser ce sauvetage.

Tout d’abord, un grand principe a été érigé : ce sont les pollueurs qui doivent payer. Un système de taxation a donc été mis en place pour intégrer la protection de l’environnement aux processus de décision, pour éduquer et informer. Un système de reversement permet d’aider et d’encourager les bonnes initiatives.

Au niveau européen, l’écotaxe touche les énergies polluantes depuis 1991.

Malgré toutes ces mesures, un système de labellisation semble indispensable mais engendre de nombreuses discussions quant aux modalités. En effet, chaque pays met en place son propre label et souhaiterait que tous ces labels nationaux soient reconnus et équivalents les uns avec les autres. De plus, un aspect bureaucratique persistant pourrait avoir des conséquences négatives sur son image et sa signification. A cela, s’ajoute une incertitude quant au potentiel de ventes supplémentaires liés à une quelconque labellisation, certaines entreprises allant même jusqu’à la rejeter en bloc. Mais si le marché demande ce label, elles ne pourront plus reculer.

 

Chapitre 13 De l’interaction à la synergie

La législation française dépend du cadre européen : l’interaction entre les deux est donc une nécessité et une obligation. Au départ, ce sont les initiatives nationales qui ont influencé les directives européennes, notamment, celles d’Angleterre et d’Allemagne, mais, aujourd’hui, c’est l’inverse qui se produit : c’est l’union européenne qui devance les pays en érigeant des directives que les Etats membres sont en obligation d’appliquer et de mettre en place.

La politique environnementale étant absente du traité de Rome, il a fallu attendre 1972 pour présenter un programme d’action qui a ensuite été reconduit d’année en année, tout en insistant sur les aspects plus préventifs avec la mise en place d’une stratégie globale au fur et à mesure.

Les premiers objectifs concernaient la diminution de la pollution de l’eau, par le biais dd niveau de qualité selon l’usage. Ensuite, c’est le problème de la pollution atmosphérique qui a été privilégié… Tout cela repose sur quatre principes de base : normes, stabilité des normes, unité du marché européen et adaptation des normes à la dimension des véhicules.

De nombreuses directives ont ainsi été érigées, notamment pour le transport des déchets domestiques ou industriels.

Cependant, deux défis, au niveau européen, doivent encore être relevés :la mise en œuvre réelle de la législation et l’intégration de l’environnement aux autres politiques. Ainsi, la transposition des directives relève plus de l’exception que de la règle.

Malgré ses imperfections, la politique communautaire sur l’environnement reste indispensable et permet de relever les diligences des pays qui ne se sentent pas concernés. Par ailleurs, cela permet une meilleure coordination pour l’action qui est menée de façon internationale : même s’il n’existe pas de droit international de l’environnement, beaucoup d’accords et procédures sont mis en place, de nombreux organismes internationaux interviennent (OCDE, OTAN, ONG…). On peut aussi noter la signature de la charte mondiale sur l’environnement en 1991 et qui concerne les entreprises.
On assiste donc à l’explosion des institutions et du droit pour l’environnement mais beaucoup de choses restent inappliquées.

Ainsi, pour intégrer la notion d’écologie dans les économies nationales, de nouvelles mesures doivent être prises comme de nouvelles taxes ou redevances. On pourrait également revoir le système de calcul de richesses des nations en intégrant cette notion dans le PIB….

 

Chapitre 14 Quelle vision du monde pour l’entreprise ?

Devant le caractère mondial de certaines catastrophes écologiques et leur nombre croissant, les actions isolées deviennent insuffisantes. Les directives européennes, les conférences mondiales (Stockholm en 1972, Montréal en 1987, Rio en 1992)… permettent ces actions conjointes et la prise de conscience, mettent en évidence le caractère interdépendant de l’ensemble de ces phénomènes et plaident pour un développement durable. Ainsi, par exemple, devant la pollution liée à l’industrialisation massive et non maîtrisée des pays de l’est, il est préconisé une aide massive pour éviter les incidents.

Néanmoins, une politique mondiale de l’environnement semble encore très imprécise, d’autant plus qu’il semble difficile d’imposer des mesures coûteuses aux pays pauvres. Certains profitent d’ailleurs de cet argument pour tenter de limiter leur développement.

Les rapports entre sciences, politiques et industries semblent encore trop ambigus : quelles sera leur attitude dans l’avenir ? Vers quelle évolution ?

 

Commentaires :

critiques et actualité de la question


Critiques

Tout d’abord, nul ne peut ignorer le parti pris que laisse transposer certains propos : ils semblent assez farouchement opposés au capitalisme du fait des conséquences négatives qu’a pu entraîner son développement au fil des siècles, et plus particulièrement depuis la fin de la seconde Guerre Mondiale.

De plus, on a parfois le sentiment de tourner en rond de part la répétition de certains arguments plusieurs fois tout au long de cet ouvrage.

Cependant, en partant du constat de se qui se passait, les auteurs de cet ouvrage ont réussi à mettre en exergue un phénomène qui ne peut plus être ignoré : l’atteinte de l’environnement. Ils ont essayé de se servir de faits, d ‘enquêtes indépendantes d’eux… pour ne pas laisser leurs opinions interférer (même si cela n’a pas toujours été réussi) : ils ont essayé de faire preuve de réalisme dans le tumulte de leurs convictions. De plus leur l’évolution de l’ouvrage suit une réelle logique qui conduit bien à comprendre l’évolution de la prise de conscience.

Par ailleurs, l’utilisation d’exemples précis au sein de certaines sociétés permet de s’assurer que ce qui nous dit ne relève pas de l’imagination, de l’utopie ou d’un rêve qu’ils aimeraient voir se réaliser et peut être l’occasion d’un benchmarking entre entreprises. Il est simplement regrettable que les exemples soient souvent tirés des mêmes entités car cela signifie que peu d’entreprises se sont engagées dans cette voie là.

Néanmoins, cet ouvrage est destiné aux entreprises pour les aider à prendre conscience de l’environnement écologique qui les entoure. A cet effet, on peut noter qu’il atteint son objectif car il tente vraiment de convaincre tous ces dirigeants du caractère incontournable de la protection de l’environnement : il s’agit d’un nouvel avantage concurrentiel qu’il faut exploiter. Et peu importe si les entreprises réagissent pour de mauvaises raisons (vendre plus sans vraiment avoir conscience du danger qui guette la nature), du moment qu’elles vont dans la bonne direction et qu’elles contribuent à une diminution des activités polluantes…

Enfin, on peut aussi noter un certain réalisme dans les propos qui sont tenus. Il ne fait aucun doute que ce processus sera long et coûteux mais les avantages à en retirer seront conséquents.

 

Actualité de la question

Cette question reste d’actualité : les processus de réversion et d’amélioration étant longs et les conséquences mises en évidence. Les exemples d’actualité sont à l’heure actuelle très nombreux.

En effet, comment rester de marbre devant la détresse de ces habitants de Bretagne qui viennent de connaître leur deuxième grande inondation en moins de deux semaines… Ces pluies diluviennes entraînant une crue exceptionnelle, seraient en fait le résultat du réchauffement de la planète lié aux émanations trop importantes de gaz carbonique.

D’autres manifestations de ce dérèglement sont à noter : les tempêtes de décembre 1999, celles de novembre 2000, des températures moyennes record de 13°C sur l’année 2000 en France, tandis qu’il gèle à –50°C en Sibérie…

Le climat semble être complètement bouleversé mais existe-t-il réellement un moyen de retour en arrière ?

La mobilisation pour la protection de l’environnement se manifeste par d’autres moyens, notamment par la consommation de produits dits biologiques. En effet, des crises alimentaires sont à l’origine de cette tendance : les consommateurs sont de plus en plus attentifs à ces questions. La dernière crise le prouve : la peur de la "vache folle" les conduit à vérifier ce qu’ils mangent. Les français n’hésitent, d’ailleurs, pas à payer plus cher pour être sûr de la qualité de leur produits.

D’autres évènements ont également démontré combien l’élan écologique était fort et présent : les naufrages de deux navires transportant des produit polluants. L’Erika a tout d’abord pollué, et pollue toujours, les côtes de l’Atlantique. Cet évènement a permis de développer une véritable solidarité et a montré combien les français se sentaient concernés par leur environnement. La société ayant apprêté ce bateau a d’ailleurs essayé de valoriser cet accident par le biais d’une campagne télévisée en expliquant de quelle manière elle comptait contribué à la remise en état, mais elle a été plutôt mal acceptée. La France a d’ailleurs essayé de profiter de ce naufrage pour mettre en place des règles au niveau européen mais cela s’est traduit par un inintérêt de certains pays.

Au niveau politique, les choses ont également évolué puisqu’un ministre vert fait partie du gouvernement. De même, certaines mesures ont été mises en place pour combattre la pollution. A titre d’exemple, on peut citer la "pastille verte" qui autorise les véhicules les moins polluants à circuler quand le taux de pollution atteint des niveaux trop importants. De même, des dispositifs ont été installés pour mesurer la qualité de l’air, on construit de nouveaux murs anti-bruit le long des autoroutes, on trie ses déchets dans des casiers vert, orange et bleu…

Au niveau international, la coopération reste importante mais on peut aussi noter certains retours en arrière. Ainsi, la dernière conférence mondiale de l’environnement qui s’est tenue aux Pays-Bas, a connu un bilan mitigé, les Etats-Unis refusant certaines contraintes quant à ses rejets de gaz carbonique.

D’un point de vue plus moderne, lorsque que l’on lance une recherche sur Internet par le biais d’un moteur, quelques 23 000 sites sont alors consultables en France !

Ainsi, devant ces différents exemples, on ne peut que confirmer l’intérêt croissant et la prise de conscience concernant la protection de l’environnement. si certaines mesures ont été prises, certaines choses ont évolué, il n’en reste pas moins qu’il reste beaucoup à faire et que la solidarité est un élément important.

 

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