LES FICHES DE LECTURE  de la Chaire D.S.O.

 

Bruno REBELLE & Fabienne SWIATLY

"Libres Associations"

 

Présentation et méthodologie *

1. Les auteurs *
2. Hypothèses *
3. La démarche et le périmètre *
4. Actualité du sujet *

Résumé de l’ouvrage *

5. Classification des associations *
6. Mettre de l’ordre *
7. L’idée d’association idéale au regard de l’histoire et de la relation individu, Etat, association *
8. Changement de repères *
9. Consignes aux créateurs *
10. Les statuts : le Fondement de l’association *
11. La gouvernance : Faire participer *
12. Entretenir la dynamique collective : reconnaître les acteurs *
13. Entretenir la participation *

Commentaires *

1. Décourager l’initiative et encourager la défiance *
2. Les motivations *
3. Qui sont les acteurs types d’une association ? *
4. Les associations en «autarcie» négligées *
5. La défiance des citoyens est-elle réelle ? *
6. L’association comme contre pouvoir *
7. L’association : un cercle vicieux *
8. Contradiction entre tiers secteur et subventions *
9. Assurer le contrôle de l’association en interne *
10. Le conseil aux associations : un partenariat utile *
11. Conduire l’association sur le mode projet *
12. Les statuts sont-ils nécessaires ? *
13. Redéfinir le rôle de l’état et promouvoir la construction associative *
14. Un statut unique : l’organisation projet-valeur *

 

Libres Associations

 

Présentation et méthodologie

 

Les auteurs

Bruno REBELLE

Issu d’une famille nombreuse, Bruno REBELLE connaît bien le monde pour l’avoir pratiqué étant jeune : scout, sportif...
Aujourd’hui Président de l’association Greenpeace, Bruno Rebelle est le «rédacteur structurant l’analyse et de la mise en forme de l’ouvrage.

Fabienne SWIATLY

«Militante des droits de l’homme», «journaliste et écrivain», «animatrice d’une radio locale», «honorée du prix de la plus belle lettre d’amour en 1992», Fabienne SWIATLY est impliquée et engagée. Elle est la "lectrice attentive et critique incitant à reformuler, clarifier ou préciser" le point de vue.

 

Hypothèses

«Aventuriers du monde associatif et profondément attaché au lien social» les auteurs portent un regard «à priori positif» sur le monde associatif. Leur objectif est «d’éclairer ceux qui cherchent à vivre plus complètement leur engagement associatif» et «mettre en lumière des points de la mécanique associative».

Ecart entre «ce que doit être la vie associative et ce qu’elle est»

Les auteurs proposent de recenser les associations existantes pour les classifier. A partir de cette classification, ils commentent les différents types existants. Ils pensent que l’association attire les entrepreneurs publics pour pallier aux exigences de la comptabilité publique et qu’elle attire les entrepreneurs privés pour pallier aux exigences du droit commercial et fiscal.

Fondamentaux de la construction collective

Cependant, leur classification fait apparaître un type d’association qui semble proche du texte de loi fondateur. A partir de l’histoire et d’une relecture du texte de loi, ils déterminent l’esprit associatif et définissent les grandes lignes de ce que doit être l’association.

Existence d’un modèle initial

A partir de la relecture des textes fondateurs, les auteurs pensent qu’il existe un «modèle d’association constitué de règles juridiques et déontologiques». Ce modèle s’appuie sur la gestion de la relation entre associés : la gouvernance

Ils complètent leur point de vue en fournissant des «suggestions stratégiques à l’égard du monde associatif» visant  «la société et les pouvoirs publics».

 

La démarche et le périmètre

La démarche consiste à :

  • Choisir les associations à étudier

  • Discuter le cadre méthodologique et les hypothèses

  • Etre exhaustif

  • Commenter les propos

Le périmètre de l’étude est centré sur des associations intermédiaires en ce qui concerne la taille, les autres étant jugées «trop particulières et/ou trop complexes».

 

Actualité du sujet

Depuis le début des années 70, les créations d’association ont explosé. Aujourd’hui, n’importe quel sujet est prétexte à la construction d’une association.

 

Résumé de l’ouvrage

 

Classification des associations

Les associations commerciales

Un modèle de concurrence déloyale

Ces associations passent «des contrats avec différents donneurs d’ordres». Elles se propagent quand le chômage se développe et bénéficient d’un cadre juridique souple et de subventions.
L’investissement pour créer une association est faible. Il permet «d’initier une activité en minimisant les risques» sur une période donnée avant d’entrer dans le cadre «du marché».
Le statut «facilite une concurrence déloyale» par l’octroi de «subventions réservées à des actions destinées à la collectivité» et par un recours à la générosité publique.

Un hybride Etat commerce

Ces associations saisissent de l’argent public et privé pour survivre. Leurs créations sont encouragées par des initiatives rassemblant des représentants du patronat, des salariés et de l’état. Elles mobilisent des ressources privées et publiques et innovent en rassemblant des acteurs d’horizons divers.

Un choix par défaut

Le créateur dans ce cas jongle avec les règlements. Le statut d’association lui offre un cadre juridique stable.

Actions correctives proposées par les auteurs

Les associations parapubliques : les subventions aux services de l’état

Issues des 30 glorieuses, ces associations sont subventionnées par l’Etat qui les invite à poursuivre leurs actions en prenant en compte ses priorités. Il vide ces associations de leur sens

Actions correctives proposées par les auteurs

Les nombrils du monde

Ce type d’association satisfait les membres qui y adhérent comme «l’amicale des boulistes».
Ces associations contribuent à l’épanouissement des individus et jouissent d’une reconnaissance avec les autorités locales. Elles sont les plus importantes en nombre.
L’association est ici vue comme un lieu de première expérience de la responsabilité et comme un moyen d’assouvir un centre d’intérêt.

les associations porteuses «d’un projet tourné vers la collectivité»

Ces associations qui se sont développées depuis la seconde guerre mondiale agissent pour leurs membres et pour la collectivité. Elles sont en cela très proche de la loi de 1901. Les auteurs la considèrent comme un acteur à part entière dans la société.

 

Mettre de l’ordre

Aujourd’hui, le monde associatif n’inspire pas la confiance du public.

Il existe une confusion entre les associations qui contribuent à l’établissement du lien social et les autres. Les auteurs proposent une classification basée sur 2 éléments :

Identifier les associations comme un «tiers secteur»

Elles ne dépendent ni de l’Etat, ni du secteur marchand. La souplesse de leur structure leur permet de répondre à des problèmes sur les domaines de la science, de l’éducation, de la démocratie, de l’écologie et de l’ethnologie. Ces organisations participent donc à la construction de la société.

Redonner du sens

Pour cela les auteurs suggèrent d’analyser l’association sous l’axe de la gouvernance pour qualifier son fonctionnement. Cela consiste à définir les étapes de l’élaboration des statuts de la réflexion à la mise en œuvre.

 

L’idée d’association idéale au regard de l’histoire et de la relation individu, Etat, association

«L’esprit associatif»

L’association dans «l’esprit» permet «l’épanouissement des individus et la participation de chacun à la vie de la société». Eugène Fournière décrit l’association comme :

Les premières associations

Les organisations de l’ancien régime, l’Eglise et l’Etat voient en l’association un espace de liberté qui effraie. Or, en 1864, l’abolition du délit de coalition met en évidence 40 000 organisations aux objectifs variés. Cet état de fait force l’Etat à prendre une décision, qui consistera à organiser l’association par rapport à l’état, puisque qu’il ne peut plus lutter contre.

 

Changement de repères

Le nombre de création d’association par an depuis les années 70 a triplé. On passe de 20 000 en 1975 à 65 000 en 1994. Les domaines d’intervention, autrefois réservés au médical, au sport, à l'agriculture et au monde ouvrier, se sont élargis à la culture, à l’environnement, à l’immigration, à la solidarité internationale, à l’aide humanitaire.

Les associations regroupent un nombre considérable de citoyens actifs dont les attentes consistent à maintenir en mouvement l’action et la réflexion collective. Une myriade de regroupement aux intérêts opposés se constitue (ex : chasseurs et défenseurs de la nature). Même les collectivités locales usent du statut pour promouvoir et mettre en œuvre les politiques de proximité.

Cependant les repères ont changé. A l’idéologie du progrès et d’une culture basée sur le «faire œuvre de bien» l’apparition de catastrophes (Tchernobyl, génocides) et la mondialisation-globalisation remettent en cause ces valeurs. Les atteintes portées au patriarcat, l’incapacité des politiques à changer la marche du monde, renforce cette remise en cause.

Ainsi, ce qui fait sens aujourd’hui, c’est l’expérience du soi, plus que l’engagement dans l’espace public. On s’intéresse moins à l’objectif poursuivi en commun qu’à l’apprentissage dont chacun va pouvoir bénéficier dans cet engagement.

Ce constat naît du fait que la relation individu Etat est en crise car elle n’assure plus le lien entre l’église les syndicats et l’association. Cette crise se caractérise par la désaffection du public vis à vis du politique, la perte de confiance des électeurs et la dépréciation du service public. D’où la difficulté de promouvoir des formes d’action publique.

Les auteurs pensent qu’il existe un modèle à promouvoir, si l’on considère que :

 

Consignes aux créateurs

L’association suppose de prendre le temps. Elle doit définir le cadre, le sujet et les outils de mobilisation afin de choisir les participants pour réussir sa construction.

Le contrat

Il suppose une confiance partagée alors que le monde est construit sur la défiance. La confiance s’acquiert avec le temps.

L’objet

L’association a un «objet» «noble et ambitieux»qui consiste à construire la société, et participer à «l’épanouissement de l’individu». Dans l’idéal, il devrait être «une idée fondatrice comme élément fédérateur» et non «un principe opératoire». Les caractéristiques de l’objet sont :

Les buts

La rédaction stéréotypée et succincte des buts créée des ambiguïtés à l’intérieur et à l’extérieur de l’association : nouveaux membres, groupes bénéficiaires, administration - Etat.

Les auteurs considèrent qu’il ne faut pas se leurrer. «L’association est une organisation politique». Il faut donc être vigilant dans la définition des buts et s’interroger sur :

Ils suggèrent de mettre en place une charte dont on évoquerait l’existence et la nécessité de se référer dans les statuts. Cette charte pourrait être établie à partir d’un texte fondateur validé par l’assemblée constitutive. Elle serait ensuite soumise à des évolutions débattues.

 

Les statuts : le Fondement de l’association

La construction d’une association peut s’effectuer de 2 manières :
Soit par l’affirmation de valeurs autour desquelles on se fédère (ex : la solidarité)
Soit par la fonction de médiation remplie par l’association (au nom de qui parlons et agissons-nous).

Les statuts sont la base et la synthèse exhaustive de la construction associative sur le plan collectif et sur la place des initiateurs à court et moyen terme. Il faut donc prendre du temps pour les élaborer et ne pas se contenter de quelques lignes. Les statuts sont un sésame structuré qui donne du sens à l’ensemble de la démarche associative. Ils doivent regrouper les aspects suivants :

Un collectif solide

La construction collective suppose de promouvoir le rassemblement de membres et d’en élargir le cercle. Aujourd’hui les grandes tendances montrent que le collectif préexiste à la construction collective. Or, la perspective collective n’existe pas au départ.

2 conséquences :

Une date de départ des fondateurs

Le départ des fondateurs permet aux autres une appropriation de l’association et une opportunité pour s’investir davantage. La séparation est motivée par le fait que l’idée de départ se transforme en idéologie et qu’il existe un risque de dérive vers le fondamentalisme.

En effet, l’idée de propriété conduit à l’idée d’immobilisme. Tout part de la volonté de reconnaissance du dirigeant fondateur. Ce dernier a su prendre le risque et passer à l’action. Cependant, passer cette étape, d’autres sont plus aptes que lui pour conduire et développer le projet car les qualités personnelles, professionnelles et manégériales sont différentes entre le moment ou l’on créé l’association et le moment ou l’on doit la gérer dans la durée. Il y a un caractère inévitable entre exister et être efficace.

Une durée de vie

Il faut prévoir une date de dissolution dès la constitution de l’association. L’échéance remet en cause l’utilité de l’association offrant aux associés qui refusent la dissolution un champ pour exposer leurs arguments et trouver des moyens pour les mettre en pratique. Faire vivre le collectif, cultiver le débat, prendre du recul et programmer le départ des fondateurs, sont les bénéfices à retirer de cette action. Pour cela, l’organisation à échéance d’une «super assemblée générale» permettrait d’établir un bilan portant sur :

Si l’auto contrôle risque de s’enliser dans la paresse ou bien dans la difficulté de définir des critères objectifs, la construction d’un comité Ad hoc, composé de représentants du monde associatif, de personnes qualifiées, et de représentants de l’Etat, semble être une piste. Si le danger d’un retour du contrôle de l’état existe, la révision associative permettrait  :

Le financement de ce contrôle se ferait à partir d’un impôt de 1 franc par adhérent généralisé. Soit 20 millions de francs par an. Cette collecte servirait à :

 

La gouvernance : Faire participer

La gouvernance est un mécanisme souple de coordination et d’intégration qui fixe les règles du jeu et implique les acteurs par des stratégies de participation. Elle réduit l’incertitude et les aléas propres à l’action collective.

Les techniques de gouvernement influent sur le fonctionnement et les activités de l’association et font face aux contraintes gouvernantes. Ces dernières doivent être prises en compte pour éviter de dévier l’association vers un objectif différent de celui qu’elle s’était fixée.

La gouvernance gère le processus de décision, prend en compte les contraintes et articule une procédure d’échange, de concertation et de négociation entre les pôles de décision pour donner force au collectif.

 

Gérer les contraintes

Les contraintes internes

Des tensions existent en interne. Elles sont bénéfiques si elles stimulent les idées. Elles sont un frein si elles aboutissent à des conflits. La complexité des interactions entre le travail et l’œuvre et entre l’autonomie et la hiérarchie entraîne une partie des contraintes internes pour 2 raisons :

L’évaluation du travail est difficile entre les salariés et les bénévoles

Il faut gérer la frontière entre :

La peur de perdre son emploi s’oppose à la volonté de l’association. Il faut trouver des moyens pour reclasser les salariés qui ont peur des changements nécessaires à la survie de l’association. Les auteurs proposent un CDI admettant la rupture pour cause de conscience pouvant être exprimé soit par le salarié soit par l’association qui l’emploie.

Les emplois associatifs sont de plus en plus précaires (CDD, contrat emplois jeunes…). Le turn over est important. Il nuit à la performance et à la construction collective. De plus, le développement de ces emplois est argumenté par le fait qu’ils constituent un préambule à une embauche définitive. Le salarié s’investit pour finalement être mis sur la touche à l’issue de son contrat, lui laissant amertume et désillusion.

Les usagers ou bénéficiaires

Il faut une interaction entre association et usager. Si le contexte évolue, l’association doit évoluer dans le même sens. Or, besoin fait référence a des valeurs. Il peut donc être parfois difficile de faire évoluer les mentalités.

Les solutions possibles :

Les contraintes externes. Argent et image

L’environnement est un lieu de contraintes et d’opportunités qui oblige l’association à se positionner pour survivre. Pour faire face aux contraintes l’association doit être vigilante quant :

 

Apprendre à décider collectivement

Préparer les décisions et diffuser l’information aux personnes concernées

Le secrétariat politique, indépendant du pouvoir, a la responsabilité de préparer les dossiers pour que le collectif et l’instance détentrice du pouvoir soient forts

Pour qu’il y ait débat, il faut diffuser les mêmes informations à tout le monde et mettre les contradictions en évidence. Le jeu de pouvoir consiste à les gommer.

Prendre en compte les enjeux et contraintes pour décider

Il faut trouver une position commune en restant vigilant pour ne pas aboutir à un consensus mou susceptible d’entraîner des conflits

La décision incarnée par un leader s’oppose à la «corresponsabilité espérée». Elle déresponsabilise.

Dans la pratique, on s’aperçoit que les enjeux et contraintes ne sont pas pris en compte. La responsabilité incombe au permanent chargé de la préparation et aux administrateurs.

Arrêter la décision

Pour cela, il faut se référer aux statuts sans quoi le sentiment que la règle du consensus prévaut est source de tension future. La décision qui doit être portée, exprimée, explicitée, repose sur une seule personne. Il existe d’ailleurs une contradiction entre le statut conféré à la personne, sa supposé des connaissances des sujets et sa non-rémunération.

 

Articuler les pôles de décision

La relation Président Directeur

Le collectif doit contrôler le secrétariat politique

Le Directeur exécute. Il prépare les débats et fournit l’information nécessaire aux administrateurs. Le Directeur est un salarié permanent. Il maîtrise les enjeux, les contraintes et les opportunités. C’est le lien entre l’exécutif et le politique.

Le président garanti la mission du directeur. Il est bénévole et ne peut être rémunéré au nom du but non lucratif de l’association. 2 cas de figures se présentent alors :

La parade consiste à trouver un Président salarié d’une association satellite. L’organisation serait ainsi plus stable et performante mais cela est susceptible de créer une incompréhension du public. Une autre parade consiste à nommer le Président et le Directeur pour une période déterminée par les acteurs eux-mêmes par un engagement moral de démission après 3 années d’exercice.

La relation politique exécutif

2 écueils sont à éviter :

- Le Conseil d’Administration est mandaté pour effectuer l’assemblée Générale des associés. Or, dans la pratique, cette responsabilité est souvent déléguée aux salariés, ce qui peut entraîner la captation du pouvoir par les salariés.

- L’Assemblée Générale concrétise le contrat. Elle mesure le dynamisme par le nombre de personnes présentes. Pourtant, il arrive que les adhérents délèguent leurs pouvoirs à d’autres sans être informés des dossiers qui seront débattus. La délégation bénéficie en conséquence au Président qui peut être porteur de plus de voix que l’ensemble des personnes présentes.

Les auteurs proposent que les listes aux élections du Conseil d’Administration soient clôturées plusieurs jours avant la date effective de l’assemblée Générale et que le nombre de mandats par personne soit limité à 10. Ainsi, les adhérents non présents pourront choisir et donner des consignes de vote à des mandats en connaissance de cause.

La relation Conseil d’administration et permanents de l’association

Il existe un écart en matière d’information entre ces deux acteurs dans 3 cas :

- Lorsque l’équipe de direction est l’instance de décision, le Conseil d’Administration doit l’enrichir en information et le président anime.

- Lorsque l’articulation entre politique, exécutif et taille de l’association est «sereine », le Conseil d’Administration est chargé de contrôler la mise en œuvre effective par les permanents.

- Lorsque l’exécutif capte le pouvoir. L’exécutif prend alors le pas sur le politique grâce à la prééminence de l’activité sur le sens de l’action, ou grâce à l’augmentation du volume d’information proportionnellement au développement de l’activité.

Pour limiter ces écarts, les auteurs suggèrent de combiner l’apport des élus avec ceux des permanents et de distinguer les temps de décision politique de ce qui est exécution.

Influence de la vision gestionnaire du Directeur

L’assemblée Générale choisit le Conseil d’Administration. Le Conseil d’Administration nomme un Président. Le Président nomme un Directeur chargé de manager l’association sur instructions du Conseil d’Administration. Le Directeur recrute son équipe.

Le Directeur est assimilé à un patron. Il a une vision gestionnaire plus que partisane de l’action. De fait, les rôles de Président et de Conseil d’Administration se réduisent à une peau de chagrin. Or, il incombe à ces derniers de faire respecter le sens de l’action.

L’association devrait donc concilier 2 processus. D’une part, elle devrait animer un débat permanent qui permette la construction collective du projet et d’autre part gérer les activités qui le concrétisent.

 

Entretenir la dynamique collective : reconnaître les acteurs

Les auteurs invitent à s’interroger sur la façon d’entretenir le collectif.

Revoir la notion d’adhésion

Aujourd’hui, il est plus complexe de retenir des adhérents, participants, militants car il existe une contradiction entre l’implication des acteurs à moyen terme et la professionnalisation de l’action qui exige des participants plus avertis et plus impliqués.

L’adhérent, participant, militant est un individu exigeant. Cette exigence doit être stimulante car elle entraîne les animateurs à être plus créatifs et rigoureux. Elle force les dirigeants à s’impliquer dans l’association et provoque un rééquilibre entre action et animation caractérisé par la révision de la notion d’adhésion. Cette notion devient une reconnaissance et une acceptation du contrat qui précise les statuts. Le recrutement de nouveaux adhérents nécessite donc d’instaurer un dispositif permettant de faire connaître de manière détaillée les termes du contrat (objet, statuts).

 

Considérer les donateurs

Les associations sont responsables du flou qu’il existe entre ce qui relève du soutien financier et ce qui relève d’être membre de l’assemblée Générale. Ainsi, la déduction fiscale arrange les adhérents et les donateurs, et l’association croit avoir trouvé un moyen de fidéliser tout le monde. Mais une ambiguïté subsiste : les donateurs s’estiment adhérents et les adhérents ne savent plus quelle est leur responsabilité.

Parade

Le comité de donateurs devrait être une étape, avant de faire le choix d’être adhérent.

Dans un premier temps, il donne son avis sur l’action qu’il soutient. Puis, il s’investit davantage par un engagement en temps, en idées, et en responsabilités, avant de changer de statut. Si cette action suppose d’informer les donateurs des modalités de passage entre les étapes, cela suppose aussi que l’association admette, ou perçoive l’intérêt de l’élargissement des participants actifs.

 

Considérer les Bénévoles

Le bénévole est un «individu, adhérent ou non, donnant autre chose que de l’argent».

Les auteurs estiment qu’ils représentent un ensemble négligé et proposent 3 actions correctives :

 

Gérer les salariés

Un salarié d’association est un individu ayant un contrat de travail explicitant les termes de l’échange entre lui et l’association. Or, le contrat n’indique pas la nature de la participation du salarié à la vie de l’association, alors qu’il devrait pouvoir donner son avis sur le devenir de l’association.
Mais est ce sain d’imaginer que les salariés aient un supplément de pouvoir à travers une participation accrue comme le vote en Assemblée Générale ou leur présence au conseil d’administration ? Oui, si l’on prend les petites mains. Non, si cette opportunité se transforme en une captation du pouvoir. La parade si tel est le cas consiste à changer de statut.

 

Entretenir la participation

L’influence des actions individuelles sur chacun des autres membres du groupe est le critère qui détermine si un groupe est capable d’agir de lui-même. La promotion de l’intérêt commun produit le bien collectif. Le bien collectif ne peut empêcher les autres individus du groupe d’en jouir à partir du moment où un des membres l’a obtenu pour lui-même. Il faut donc considérer la perception de chacun quant à la réalité du bien collectif et prendre en compte la taille de l’association.

Globalement, la participation pourrait être stimulée par une meilleure formation et communication des acteurs. Cela permettrait de :

A cela, s’ajoute l’organisation du conseil national de la vie associative pour stimuler la concertation entre les différents acteurs, renforcer la place de l’association moderne et responsable dans la société. Cela suppose une mobilisation accrue des citoyens afin de faire pression sur les décideurs politiques pour qu’ils définissent ce qui différencie l’association de l’Etat et du secteur marchand.

L’association doit vivre avec son temps et coller à la réalité du terrain qu’elle occupe, être en mouvement. Chaque association doit s’interroger sur son identité et le sens profond de son action.

 

Commentaires

 

Décourager l’initiative et encourager la défiance

Aujourd’hui, l’association est une organisation souple qui nécessite peu de formalités pour être créée. Il suffit de réunir quelques personnes et faire une déclaration à la préfecture.

Cette souplesse autorise l’initiative facilement. La lourdeur imposée par la mise en place de différents contrats va à l’encontre de la réactivité qui anime les associations.

S'il faut 6 mois pour fonder une association chargée de nettoyer les plages souillées par la marée noire, suite au naufrage de l’ERIKA, quels seront les acteurs encore présents au jour J ? Y en aura-t-il suffisamment pour répondre aux objectifs définis ?

La formalisation de la place de chacun contribue à bien définir les tâches. En même temps, le fait de contractualiser sclérose l’association qui devient plus rigide. De plus, cette contractualisation peut être vue comme un signe de défiance, puisqu’on formalise l’engagement par un écrit ce qui sous-entend que l’on n'a pas confiance dans la capacité de l’individu à respecter ses engagements.

 

Les motivations

Les acteurs qui participent à l’association retirent un bénéfice individuel : On participe à l’aventure pour passer le temps, pour apprendre…

L’association n’étant pas à but lucratif, et la vie réservant bien des surprises à chacun de nous, quelles seront les personnes qui accepteront le contrat de bénévole ? En contractualisant et en définissant de manière minutieuse le rôle et les tâches de chacun, on risque de faire baisser considérablement le nombre de bénévoles et donc le nombre d’association. Est-ce nécessaire d’épurer le monde associatif ou faut-il laisser plus de liberté et considérer que même si un bénévole consacre une participation aléatoire et fonction de son humeur, est bénéfique à l’association. Ou bien sur quelles motivations des individus faut-il s’appuyer pour être sûr que les bénévoles engagés respecteront leurs engagements ?

 

Qui sont les acteurs types d’une association ?

Une partie consacrée à l’étude détaillée des acteurs de la vie associative aurait, sans doute, était intéressante. Des réponses auraient pu être apportées sur qui sont ces acteurs en termes d’âge, de sexe, de catégorie socioprofessionnelle, de situation personnelle….

L’idée est de savoir s’il existe des bons et des mauvais associés, et sur quels critères doit se faire le choix.

 

Les associations en «autarcie» négligées

Bien que les auteurs l’évoquent en soulignant le fait que ces associations soient les plus nombreuses, ils les trouvent peu intéressante car tournées vers elle-même.

L’hypothèse est que si elles sont les plus nombreuses, elles sont sans doute les plus représentatives et que leur fonctionnement aurait mérité une plus grande attention.

L’absence de rémunération des associés et la connaissance des personnes au sein de ces associations facilitent les rapports entre acteurs et gomme la hiérarchie proposée par les auteurs. Si elles sont tournées vers elles-mêmes, elles peuvent aussi contribuer au bien collectif. Un club de football naît pour satisfaire ses adhérents. Mais les matchs du dimanche vont animer un quartier, un village et réunir des gens contribuant au bien collectif

Un comité d’animation va réaliser 4 ou 5 manifestations par an. Il apporte lui aussi sa contribution au bien collectif.

Le projet des associations en autarcie est moins ambitieux en terme de bien collectif, mais il existe et se réalise concrètement, même si des efforts sont à faire pour être plus efficace. Il semble que ces associations sont donc elles aussi proche de l’esprit de la loi 1901.

 

La défiance des citoyens est-elle réelle ?

Des SARL déguisées, des hybrides états commerces…. Le classement des associations actuelles suppose qu’il y ait des bonnes et des mauvaises associations, ces dernières étant très médiatisées. On utilise cette médiatisation pour justifier le désintérêt du citoyen par rapport au monde associatif.

2 éléments interrogent sur la supposée défiance

Le poids réel des médias

Il serait je pense intéressant de mesurer l’impact des médias sur les citoyens. 2 niveaux sont à mon sens intéressant à étudier. La mesure quantitative de l’impact des médias et la mesure qualitative de l’information.

Quand on regarde la diffusion des journaux par exemple, on s’aperçoit qu’elle ne cesse de baisser depuis plusieurs années. Des journaux comme Le Figaro et Le Monde sont diffusés à moins d’un million d’exemplaires, alors que télé Z atteint 3 millions d’exemplaires. Cela montre un intérêt faible pour la presse d’information générale et d’autre part en additionnant leur diffusion, on est loin d’atteindre les 60 millions de citoyens français.

La multiplication des chaînes et le développement d’Internet accroît le nombre d’information. Elle opère en même une segmentation autorisant le citoyen à accéder librement à l’information sur les sujets qui l’intéresse et à ne plus subir les programmes des chaînes généralistes.

Au niveau qualitatif, on peut aussi remettre en cause la pertinence de l’information. Les instituts de sondage, et l’exploitation des résultats peuvent nous interroger. En effet, à partir d’une sélection de 1000 personnes, on généralise la perception de 60 millions d’habitants. Or, comme la plupart du temps, ces sondages sont réalisées en ville, l’interprétation des résultats peut laisser perplexe.

Il n’est donc pas sûr que les médias aient autant de poids que ce que l’on veut bien nous faire croire. Alors faut-il parler de défiance ?

Si l’on considère que le citoyen est sollicité de toute part pour donner de l’argent à de multiple associations on peut croire qu’il est méfiant. Cependant l’association sera le statut de son choix quand il devra affronter l’Etat et les collectivités pour son bien personnel.

 

L’association comme contre pouvoir

Un article paru récemment dans l’express intitulé "pas de ça chez moi" raconte l’histoire de «poignée de citoyens qui se la joue perso». Ils revendiquent le calme, la sécurité… et veulent être reconnus comme des acteurs à part entière. Ils demandent dialogue, débat et transparence des décisions entre eux et l’état. Tant est si bien que l’état regrette de ne plus pouvoir imposer ces décisions.

Il y a je pense là aussi, une étude à approfondir. Ces associations ont durée de vie faible : entre 3 et 5 ans. Elles correspondent à l’idée des auteurs qui pensent qu’une association doit avoir un début et une fin. Elles sont aussi porteuses de sens. Leur collectif se construit à partir d’une idée comme élément fédérateur. Par exemple lutter contre l’implantation d’un Mac Do dans tel quartier de Paris, refus de l’aménagement touristique des bordures d’une rivière…

Par contre, elles sont de petites tailles et peu structurées. L’idée de départ semble suffisamment forte pour que le collectif s’organise de lui-même comme bon lui semble. On ne parle pas de rémunération ni de hiérarchie. C’est une sorte d’abcès, de verrue qui se constitue et qui disparaîtra dés que l’objet sera clôturé

Les 2 exemples montrent aussi qu’elles naissent en réaction à la volonté politique et commerciale. Donc, cela va dans le sens des auteurs qui souhaitent que le monde associatif soit identifié comme un tiers secteur. Mais ces associations vont plus loin dans la mesure ou elles ne vivent que grâce aux cotisations de leurs membres.

 

L’association : un cercle vicieux

Il semble difficile de définir un projet qui agit pour les membres de l’association et pour la collectivité.

Une association dans le sud de la France s’est créée pour défendre des consommateurs estimant le prix de l’eau excessif. La quasi-totalité du sud de ce département est abonnée à ce réseau ce qui représente environ 100 000 personnes. 5 à 600 personnes adhérent à l’association. Le réseau d’eau est administré par un syndicat composé d’élus locaux. Grâce à la création du syndicat, des entreprises locales ont travaillé sur la mise en place du réseau d’eau.

L’association recherche un bien pour la collectivité : celui de payer l’eau moins chère. Elle s’est entourée d’avocats et d’huissiers et bloque sur un compte les factures des adhérents révoltés. Elle lutte contre l’Etat, représenté par le syndicat, en ne fiançant plus «l’impôt» et contre l’économie marchande au travers du fermier.

Mais, en même temps, elle détruit l’emploi des adhérents qui la plupart travaillent, ou ont travaillé directement ou indirectement à la mise en place du réseau. Les entreprises qui emploient des salariés, adhérents, consommateurs ne sont plus payées car le syndicat est devenu insolvable du fait du blocage des factures des consommateurs adhérents. Certaines font faillite. Le bien individuel et collectif recherché peut avoir de fâcheuses conséquences.

Le cercle est vicieux. L’association est un contre pouvoir qui nuit à l’Etat, mais qui peut aussi nuire à ces propres adhérents. Elle met en valeur l’espace et les contradictions entre le secteur marchand et l’Etat.

 

Contradiction entre tiers secteur et subventions

La reconnaissance des associations comme un secteur à part entière est contradictoire avec le recours à la subvention.

Considèrer le monde associatif comme un secteur à part entière revient à recenser 3 secteurs : l’Etat, le secteur marchand et le secteur associatif. Dit autrement un tiers secteur apparaît. Au regard de l’histoire le tiers secteur est le clergé. Une image riche d’enseignement…

Si le secteur marchand s’autofinance grâce à la marge commerciale, si l’Etat s’autofinance grâce à l’impôt, quand est-il de ce tiers secteur ?

La subvention ne semble pas la panacée. Outre un risque de dépendance à l’Etat important, on peut penser que d’ici peu, le contribuable se lasse de payer pour des idées qu’il ne soutient pas forcément. Le refus de la subvention peut également venir de l’Etat qui peut trouver ainsi un moyen de réduire la force d’opposition de certaines associations d’aujourd’hui.

L’unité de base qui a mon sens correspond le mieux au financement du monde associatif, c’est la contribution des acteurs de la société (individus, Etat, entreprise) par rapport à l’estime et à la reconnaissance qu’ils portent aux valeurs que défend l’association. On retrouve un parallèle avec le clergé, puisque la seule rémunération des prêtres est de croire en Dieu.

Il semble qu’il y ait une corrélation entre Eglise et association. Alors que le pouvoir de l’Eglise s’affaiblit, le pouvoir de l’association progresse. La spiritualité est remplacée par des valeurs plus concrètes.

 

Assurer le contrôle de l’association en interne

L’idée de contrôler l’association est intéressante. Par contre, si les auteurs suggèrent que ce contrôle s’effectue en externe, je pense tout le contraire. Même si comme les auteurs l’indiquent, il est difficile pour un non averti d’éplucher la comptabilité d’une association de plusieurs millions, le contrôle interne semble mieux adapté.

Si l’on considère que l’association fait partie d’un tiers secteur, et que les associés se sont réunis autour de valeurs qu’ils partagent, c’est à la communication de trouver des termes explicites pour que chacun comprenne les enjeux de l’association. A elle, et à elle seule de s’assumer. Si les associés ne sont pas capables de s’organiser pour défendre les valeurs qu’elles soutiennent, c’est sans doute que l’idée fédératrice n’est pas suffisamment forte, ou pas suffisamment mûrie pour aboutir.

Cependant, Cela n’empêche pas l’association ou les associés de recourir à des personnes extérieures, si elles pensent en avoir le besoin ou en éprouvent l’utilité, mais en aucun cas, une personne extérieure ne doit intervenir dans ce contrôle. C’est contre l’idée de responsabilisation.

 

Le conseil aux associations : un partenariat utile

L’apport de conseil extérieur permettrait aux membres de prendre du recul et de se remettre en cause. C’est bien d’avoir l’avis d’un œil nouveau.

Lorsque j’étais étudiant, nous devions constituer un groupe de 6 personnes afin de réaliser une action de communication sur les 10 mois de formation. Un des auditeurs avait été choqué par un article indiquant que des enfants en bas âge étaient nourris avec des sardines. A partir de ce constat, nous avons décidé de créer les restaurants du cœur pour bébés.

Nous sommes entrés en contact avec les restaurants du cœur, pour établir un partenariat. Notre objectif était d’obtenir notre diplôme mais aussi de profiter du statut d’étudiant pour apporter notre contribution à un problème de société.

En nous présentant comme des experts en communication, nous n’étions ni adhérents, ni administrateurs… nous ne faisions pas partie de l’association.

Nous avions du temps pour réfléchir et élaborer une stratégie. De nos réflexions naissaient des interrogations. Ces questions nous les posions aux responsables de l’association qui du coup s’interrogeaient eux-mêmes.

Notre œil extérieur et notre expertise a été un ballon d’oxygène qui a obligé l’association à se remettre en cause. Cette relation est proche du conseil de par l’implication de chacun et bénéfique à l’association qui se remet en cause.

 

Conduire l’association sur le mode projet

Les auteurs évoquent la nécessité pour l’association d’avoir un projet. Pourquoi ne pas calquer l’association sur la démarche projet appliquée dans certaines entreprises ?

Cette démarche est intéressante car elle suppose :

Le mode projet planifie les étapes et les actions. Cela facilite le calcul des coûts. La budgétisation des actions à entreprendre permet de déterminer le montant des fonds à collecter pour conduire à bien le projet permettant de démarcher plus efficacement les possibles financeurs.

 

Les statuts sont-ils nécessaires ?

La mise en place de nouvelles formes juridiques suppose une intervention de l’Etat afin de les formaliser et de les reconnaître.

Face à la diversité des statuts existants, on peut s’interroger sur leurs utilités d’autant plus que les différences entre eux sont minimes.

Chaque statut regroupe des personnes et des moyens. Tout statut suppose un objet, un bien individuel et un bien collectif. Seul la combinaison des 3 facteurs varient. Plusieurs exemples le démontrent :

- Prenons le cas des statuts liés à la personne. Le mariage par exemple est l’association de 2 individus qui mettent en commun des biens, de l’amour pour satisfaire un besoin individuel : être heureux et un besoin collectif dans la mesure où les enfants naîentt de cette union assureront le renouvellement des générations.

- Une société de transport dont l’objet consiste à assurer le transport de produits licites dans les hypermarchés de la région Rhône Alpes suppose l’association de un ou plusieurs individus ainsi que des moyens matériels et financiers. Le bénéfice pour la collectivité est qu’elle va trouver les produits dont elle a besoin en partie grâce à cette entreprise. Le bien individuel est le résultat que vont dégager les associés et le plaisir qu’ils auront eu à travers cette activité.

- Les coopératives viticoles ont fleuri dans les années 20 pour lutter contre les courtiers et les négociants. Leurs objets consiste à vinifier le vin et le vendre. Elles associent des moyens humains (les coopérateurs), des moyens techniques (cuves, pressoirs) et des moyens financiers. Le bénéfice individuel est que la coopérative ait suffisamment de ressources pour couvrir ses frais et rémunérer ces coopérateurs, mais aussi que ces clients apprécient le vin produit. Le bénéfice collectif est que grâce à la coopérative des parcelles de terre sont entretenues.

En fait, quel que soit le statut, il semble que les statuts soient très proches les uns des autres, seule l’assiette des éléments juxtaposés (objet, hommes, moyens) diffèrent.
Si bien que lorsque les auteurs écrivent qu’il existe des associations à vocation commerciales, parapubliques etc.. On peut en déduire qu'il existe des entreprises commerciales à vocation associative et ainsi de suite.

Pourquoi des statuts alors ?

Le fondement des statuts est justifié par l’impôt. L’impôt, c’est le capital et la subvention. La subvention n’est autre que la rétribution de l’impôt collecté. Le capital est de l’impôt non collecté. On prend à l’entreprise pour donner à l’association.

 

Redéfinir le rôle de l’Etat et promouvoir la construction associative

L’impôt c’est l’Etat. Or l’Etat est en crise. Il perd de son pouvoir car lui aussi s’associe. L’association crée des opportunités et des contraintes. L’Etat n’échappe pas à la règle. On parle d’Union européenne de mondialisation. Ce n’est pas autre chose que la création d’une méta association créant des opportunités et des contraintes aux Etats adhérents. Le bénéfice individuel est de minimiser le risque de guerre dans son état. Le bien collectif est de minimiser le risque de guerre avec les Etats voisins.

L’Etat doit redéfinir sa mission et recentrer son domaine d’intervention sur ce qui a trait à la collectivité. La collectivité, c’est 60 millions de français. Ainsi, Il serait plus à même de déterminer ses besoins financiers. Il lui suffirait ensuite d’opérer une division des besoins calculés entre tous les citoyens et non plus en fonction des citoyens et des différents statuts. Chaque citoyen apporterait donc sa contribution de manière égale à la nation et serait aussi sûr d’être bénéficiaire de son impôt.

Les subventions disparaîtraient. Elles seraient remplacées par la générosité de chacun au sens large (individus, entreprises, banques….) Puisque la diminution des impôts augmenterait le pouvoir financier de chacun. Certes, il peut paraître pervers de compter sur autrui quand on sait que des subventions ont permis de répondre à des besoins qui n’auraient pas été financés autrement, mais 2 arguments peuvent le justifier :

L’élément touche la collectivité. C’est l'Etat qui après avoir redéfini son champ d’action doit le prendre en charge. Cela sous-entend de définir ce qui a trait à la collectivité.

Les promoteurs n’ont pas su communiquer, le projet échoue

On peut imaginer que le tiers secteurs se structure de manière à recenser et à mettre à jour les associations au travers de base de données. Grâce au développement des NTIC, les individus pourraient accéder par clics successifs au choix de participer au monde associatif. Et les associations de trouver un terrain de prédilection pour exposer leur fondement et leur besoin….

Un espace spécialisé pourrait être mis en place pour les créateurs d’association. Ils disposeraient d’espace pour expliquer leur projet et surtout quelles sont leurs attentes pour pouvoir mettre le projet en application.

Ainsi, les projets qui ne trouveront pas de réponses à leurs attentes échoueront soit parce qu’ils seront mal formulés soit parce que les valeurs qu’ils portent n’intéresse pas un suffisant d’individu.

 

Un statut unique : l’organisation projet-valeur

Les mutations de notre monde, à savoir la globalisation mondialisation d’un côté et le regroupement des individus pour lutter contre la mondialisation de l’autre remettent en cause l’association, les organisations et plus généralement le monde dans lequel nous vivons.

Les certitudes d’hier (dieu, la nation, le travail) se meurent peu à peu, laissant un grand vide et des incertitudes.

Cependant l’organisation a ses fondamentaux et ses constantes à savoir :

Chaque organisation est une association d’un ou de plusieurs individus qui se regroupent pour une aventure inscrite dans le temps. L’organisation est identifiée. Elle a un but, un objet, des objectifs. Pour arriver à atteindre ses objectifs, elle utilise une méthode et des moyens. Elle planifie les actions à entreprendre pour arriver à ses fins. L’apport du monde associatif et d’une partie du livre est de nous faire prendre conscience que l’organisation c’est aussi porter des valeurs qui donneront un sens fort à l’action.

Alors que les NTIC offre un outil pour construire le marché de concurrence pure et parfaite, l’association et son développement phénoménal renvoi, l’argent roi au rang de moyen et prône une construction basée sur le sens.

 

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