LES FICHES DE LECTURE  de la Chaire D.S.O.

 

Olivier D’Herbemont & Bruno César

"LA STRATÉGIE DU PROJET LATÉRAL"

 

SOMMAIRE :

- Les auteurs
- Les questions posées par l'auteur
- Les Postulats
- Les Commentaires

- Résumé :

Partie 1 : Les concepts de base
Partie 2 : Lancer le projet
Partie 3 : Concevoir un projet latéral
Partie 4 : Développer la dynamique du projet latéral
Partie 5 : Gérer ceux qui n’adhèrent à aucun projet

 

 

Les auteurs

Olivier D’Herbemont & Bruno César
Ancien de Bossard Consultants, ils ont crée leur cabinet de conseil en 1985, et se spécialisent dans la conduite des projets difficiles.

 

Les Questions posées par L’auteur

Comment réussir un projet de changement quand les forces sociales doutent ou s’y opposent ?
Ce livre traite de la stratégie à appliquer pour mettre en œuvre des projets qui génèrent une opposition forte ou qui n’ont à priori, pas beaucoup d’alliés.

La stratégie que les auteurs proposent, repose sur une démarche constructive avec les acteurs, qui nécessite d’identifier les synergies et les oppositions. Les auteurs considèrent que cela nécessite d’utiliser des techniques qui évitent de s’enfermer dans une caractérisation stéréotypée des topologies d’acteurs.

 

Les Postulats :

Le postulat de base exposé par les auteurs, est que les projets difficiles sont souvent liés aux difficultés relationnelles plus que des difficultés techniques. Or devoir travailler avec des acteurs opposés à un projet, est certes un facteur de déstabilisation, mais il n’y a pas de fatalité dans la réussite d’une conduite de changement. C’est l’affaire d’une stratégie bien rodée qui consiste à valoriser les alliés.

 

Les Commentaires :

Connaître la synergie des acteurs et leurs apports sur un projet difficile semble être la clé de la réussite selon les auteurs.

Or ce travail doit être mené conjointement à la réalisation technique du projet, avec autant de détermination. Cependant la cartographie des acteurs n’est pas quelque chose de figé. Travailler en mode projet, nécessite de mobiliser en permanence les alliés et anticiper les causes de dysfonctionnement dans les relations sociales.
La description faite sur les types d’acteurs, les méthodes pour parvenir à mobiliser les alliés relèvent d’une véritable stratégie d’approche.
Il pourrait être reproché aux auteurs de cet ouvrage de manipuler les acteurs sur un projet, afin de tirer le meilleur d’eux-mêmes. Tout l’art consiste à trouver des alliés là ou d’autres ne voient que des passifs ou des opposants et de les organiser pour qu’ils agissent ensemble.
La logique de construction de cet ouvrage est intéressante car elle tend à vouloir banaliser la conduite du changement en milieu difficile. Cependant ne nous y trompons pas, il est plus facile d’adopter une attitude de gestionnaire de projet technique (objectif orienté qualité / coût / délai) que de construire un projet en tenant compte des rapports de force entre les individus.
Or de mon point de vue, ce travail correspond tout à fait au rôle que le manager doit tenir au sein d’une organisation.
Enfin, j’ai également eu le sentiment en lisant cet ouvrage que les auteurs tentaient de nous apporter des conseils sur leur savoir-faire, tel un cuisinier qui prodigue une recette de cuisine à la télévision, tout en omettant de considérer que la réussite ne dépend pas uniquement des seuls ingrédients.
De toute évidence, cet ouvrage relève d’une construction méthodologique précieuse sur la considération des acteurs, nous en restons néanmoins sur notre faim concernant la mise en œuvre d’un projet latéral.

 

Le Résumé 

Partie 1 : Les concepts de base

Les 3 mots clés de la gestion de projet sont :

Les 5 concepts qui décrivent la gestion d’un projet difficile sont :

 

1. Comment caractériser des projets difficiles ?

Dans un projet, il y a 2 sortes de difficultés :

Les projets peuvent être classés par typologie :

 

2. Quadriller le champ des acteurs

C’est s’intéresser à recenser les acteurs et à mesurer leurs contributions au projet. Or le défaut commun est de rechercher les acteurs qui nous seraient utiles et à ne s’intéresser qu’à ceux qui s’imposent. La recherche de nouveau champ d’acteurs peuvent se révéler favorable au projet.

L’enjeu est de mobiliser les individus. De maîtriser le champ des acteurs ce qui nécessite un quadrillage du terrain. Le quadrillage consiste à connaître l’opinion des acteurs du projet et à valider la qualité du contact que l’on a avec chacun de ces terrains. C’est à la fois un moyen de connaissance du terrain et un moyen d’agir sur le terrain.

 

3. Mesure la socio-dynamique des acteurs

Comment juger qu’une personne est un acteur allié ou opposant ? Ce point est important pour définir la stratégie à adopter.

Comment avoir un langage commun entre les membres de l’équipe projet sur ce qu’est un allié et ce qu’est un opposant ?  Jean-Claude Fauvert (dans son livre la socio-dynamique : un art de gouverner) propose un outil efficace appelé la socio-dynamique, qui permet de mesurer l’implication des acteurs par rapport au projet et d’identifier les alliés.

Les acteurs se divisent entre :

La synergie et l’antagonisme d’un acteur peuvent se mesurer sur une échelle de +1 à +4 et –1 à –4.


On attribuera les notes de la façon suivante :

Pour mesurer l’antagonisme :

Muni de cette grille, on peut cartographier la position des acteurs. Chaque acteur reçoit 2 notes, une pour sa synergie et une pour son antagonisme. Ainsi il est possible d’adapter son attitude à celle des acteurs, en vue d’une plus grande efficacité de stratégie.

Pour faciliter les choses, 8 grands types d’attitudes socio-dynamiques existent :

Les Triangles d’or et les hésitants sont sensibles aux informations qu’on leur transmet et aux méthodes participatives.

 

4. Latéraliser un projet

On appelle projet latéral une nouvelle formulation du projet qui tiendra compte des remarques ou des besoins exprimés par les acteurs alliés lors du quadrillage du terrain.

 

5. Identifier les dérapages comportementaux des acteurs

On peut identifier 6 syndromes de dérapages :

  • De donner de l’importance à l’adversaire,

  • De transformer le débat en conflit et provoque le désengagement de la majorité silencieuse.

  • D’empêcher de répondre aux préoccupations des alliés et de traiter des vrais problèmes.

  • D’empêcher de parler de manière positive et concrète du projet, car cela rentre dans la logique de l’opposant.

Ce syndrome :

  • Favorise l’accumulation des problèmes,

  • Favorise l’incompréhension de la position de l’autre.

  • Se tromper sur le diagnostic de la situation,

  • A rendre exact ce qui était au départ faux,

Ce syndrome arrive à :

  • Prendre des décisions inadaptées,

  • Mettre en application de bonnes décisions dans un délai bref qui les rend inopérantes,

  • Déstabilise les systèmes de gestion,

 

 

Partie 2 : Lancer le projet

Dans les projets difficiles, que faire et quand faire ? Les premiers coups étant difficiles, comment lancer son projet ?


1. Les stratégies qui ne marchent pas

Cette stratégie est bien adaptée lorsque les acteurs sont plus synergiques qu’antagonistes, et bien adapté aux projets normaux qui ont du temps devant eux.. 

Pour créer une dynamique de projet, il faut que la stratégie :

 

2. La stratégie du projet latéral

S’apparente à la stratégie du gardien. Ce qui consiste à :

La stratégie du projet latéral, consiste à développer de l’énergie avec pour objectif de mettre les alliés en situation de pousser le projet, afin qu’ils mettent cette énergie dans les actions favorables au projet.

Un projet est difficile souvent parce que les rapports entre les acteurs sont difficiles. Il faut l’intervention d’un tiers pour changer les systèmes de comportement. Pour créer une dynamique de groupe autour d’un projet latéral, la tierce partie doit respecter les principes de mise en dynamique d’un groupe :

 

3. La mise en dynamique du premier cercle

La dynamique d’un projet latéral se construit à partir d’une démarche de "médiation révélation" qui comprend 4 étapes :

 

Partie 3 : Concevoir un projet latéral

C’est tenir compte de l’énergie que l’on perçoit chez les acteurs. Ce qui est le plus difficile se sont les tentatives pour les faire rentrer dans la rationalité de l’autre.

Le modèle VUE (valeur, utilité, envie ) permet de représenter les opinions de chacun par rapport au projet.

Les valeurs sont des normes et des règles inconscientes auxquelles l’individu obéit sans s’en rendre compte (exemple : Un cadre supérieur ne tapant pas sur un micro ordinateur, ne dira pas : "Faire cela me dévalorise". Il dira plutôt :"Cela n’est pas efficace")

Les utilités de l’individu sont les opinions dont il a conscience. Elles sont par principe, rationnelles et non négociables.

Les envies de l’individu sont ses désirs les plus cachés, son énergie, parfois la plus incompréhensible, c’est une donnée de la personnalité.

Pour transformer un projet en projet latéral, il faut occuper les 3 niveaux de perception :

Concevoir un projet latéral, ce n’est pas seulement trouver le mot juste, c’est faire évoluer le projet et son univers affectif.

 

2. Ne pas respecter le temps, respecter la synchronisation

Le point le plus important du projet latéral, c’est le choix du rythme avec lequel on va faire le changement.

L’individu a besoin d’une construction personnelle, qui lui permet de s’expliquer à lui-même son existence et qui lui donne les raisons de s’en contenter.

Le projet latéral est également l’expression à un moment donné du changement que nous pensons être acceptables pour nos acteurs alliés.

Il existe 6 techniques pour se re synchroniser avec les acteurs et repartir d’un bon pied :

3. Oser la rupture

C’est annoncer les choses qu’il faut changer,

 

4. Faire écrire le projet latéral par ses alliés

Un allié est le mieux placé pour convaincre ses semblables.

 

5. Passer de la sanction au bénéfice mérité

Les projets difficiles ont comme caractéristiques de faire appel à la morale. La notion de sanction est également présente. Alors qu’un projet latéral doit mettre en valeur les bénéfices attendus du projet plutôt que les sanctions en cas de refus ou d’échec.

 

Partie 4 : Développer la dynamique du projet latéral

On pourrait croire que muni d’un bon projet et d’alliés déterminés à le faire aboutir, le principal du travail est réalisé. Or curieusement c’est dans la phase de navigation que l’on rencontre les plus mauvaises surprises.


1. Aider les alliés à agir

C’est se poser la question :
Comment développer la synergie des alliés sans augmenter leurs antagonismes ?

La relation d’aide est délicate car celui qui aide ne doit pas être celui qui fait à la place. Comment établir une relation d’aide efficace :

 

2. Adapter en temps réel le projet en fonction des événements

C’est notamment tenir compte des micros événements, qui forment concrètement le projet pour les acteurs. Il est important de gérer les événements (exemple : une panne informatique pour un pool de secrétaires concernés par la mise en place d’un projet informatique).

 Pour gérer les évènements. Il faut les connaître. Pour les connaître, il faut mettre en place une systématique de collecte d’information.

Or cela s’articule autour de 4 principes :

Etre le plus souvent en contact direct avec les acteurs. La communication d’un projet difficile passe par la mise en œuvre de canaux de communication non médiatiques.

 

3. S’assurer de la cohésion des décideurs

Plusieurs raisons rendent la prise de décision aventureuse dans les projets difficiles :

Pour garder la cohésion des alliées autour du projet, il est nécessaire de s’assurer de l’efficacité du système de prise de décision :

 

Partie 5 : Gérer ceux qui n’adhèrent à aucun projet

Il existe 3 techniques :

  • Le gommage, consiste à faire comme si l’on avait pas entendu la question et à continuer imperturbablement à parler.

  • Le parlons-en, est la manière polie de ne pas parler de ce dont il est question. C’est partir d’un sujet pour aboutir à un autre (exemple de l’homme politique George Marchais)

  • La question miroir, consiste à répondre aux questions par une question.

 

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