LES FICHES DE LECTURE  de la Chaire D.S.O.

 
Sophie Purnot
DEA 124 Février 2001

Séminaire "philosophie et management"
Professeur Yvon Pesqueux

 

Edward T. Hall

"La danse de la vie"

 

 

 

Edward T. Hall

 

Dates

Events

1914

Born in Webster Groves, Missouri

1918-32

Grew up mostly in New Mexico

1933-37

Worked on Navajo and Hopi reservations in the U.S. Southwest

1936

Earned B.A. in Anthropology from the University of Denver

1938

Earned M.A. in Anthropology from the University of Arizona

1942

Earned Ph.D. in Anthropology from Columbia University

1942-45

Served in WWII, commanding an African American regiment in Europe and the Philippines

1946

Post-doctoral study in Sociology/Cultural Anthropology at Columbia University; conducted research on the U.S. military government administration of Truk

1946-48

Chairman, Department of Anthropology, University of Denver; studied race relations in Denver

1948-50

Taught at Bennington College in Vermont with Erich Fromm

1950-55

Director of the Point IV Training Program at the Foreign Service Institute, Washington, D.C.

1952-56

Affiliated with the Washington School of Psychiatry, Washington, D.C.

1955

Publication of "The Anthropology of Manners" in the Scientific American

1959

Publication of The Silent Language

1960-63

Affiliated (again) with the Washington School of Psychiatry

1963-67

Professor of Anthropology, Illinois Institute of Technology, Chicago; conducted NIMH- funded research on proxemics and interethnic encounters

1966

Publication of The Hidden Dimension

1967-77

Professor of Anthropology, Northwestern University until his retirement in 1977; further NIMH funded research on proxemics and interethnic encounters

1976

Participated in the Conference on Intercultural Communication, International Christian University, Tokyo

1976

Publication of Beyond Culture

1977

Presented a paper at the International Communication Association Conference, Berlin (Hall, 1978)

1977-
Present

Living in retirement in Santa Fe, New Mexico; occasional lectures at SIETAR conferences and the Summer Institute of Intercultural Communication

Source: Hall (1992, 1994), Hall's 1979 Curriculum Vitae in Box 6, Folder 5 of the E.T. Hall Papers, Special Collections, University of Arizona Library

 

Principales oeuvres de Edward T. Hall

 

Sujet et objectif

 

Approche

Deux exemples flagrants du réalisme de l’auteur, et ce, dés l’ouverture de son livre :

Certes l’auteur reconnaît à plusieurs reprises la dimension construite du temps et l’existence, selon les cultures, de modèles différents d’appréhension du temps. Ainsi, l’auteur parlant de E.E Evans-Pritchard (1) "Il comprit que le temps avait une signification et une structure particulière à chaque culture, et fut suffisamment perspicace pour considérer le temps comme produit de l’esprit humain, et non plus comme une constante transcendant toute culture.",p.95.
Mais, p. 156-157 "Manifestement, des modèles culturels comme celui-ci se mettent en place très tôt dans la vie d’un individu, ils existent déjà à la naissance". De ce passage émerge l’idée de modèles "préconstruits" presque génétiques ou innés. Il est certes concevable que l’enfant puisse saisir certaines dimensions temporelles dès sa présence dans le ventre de sa mère mais, l’existence d’un code culturo-génétique temporel n ‘est pas à notre connaissance démontrée.
Quoiqu’il en soit, il nous semble que ce passage illustre la volonté de l’auteur de faire de la prise en compte du micro-temps (2), par l’individu, un processus inné plus qu’acquis, involontaire plus qu’intentionnel, et que son approche, ne relève pas de ce fait d’une approche constructiviste mais plutôt réaliste, même si, on le voit, cette affirmation est discutable.

(1) E.E. Evans-Pritchard : africaniste réputé et un des pères de l’anthropologie selon E.T. Hall.

(2) Le micro temps est un des neufs temps identifié par l’auteur, cf. infra

(3) Culture cachée par opposition aux deux autres niveaux de cultures apparentes, cf. postulat n° 9

 

Notre travail de classification montre combien métissée, est la démarche de l’auteur. Cet essai classificatoire est donc très certainement réducteur et discutable, mais il tente une synthèse de la démarche de l’auteur.

 

Postulats FONDAMENTAUX

  1. Temps et culture sont indissociables.
  2. Le monde de la communication est subdivisé en une partie émergée, celle des mots, et une partie immergée, bien plus importante, celle des comportements.
  3.  Il existe des temps et non pas un temps (temps biologique, individuel, physique…).
  4.  L'existence du temps est indépendante de la possibilité de le mesurer.
  5. Il "existe un niveau de culture sous-jacent, caché, et très structuré, un ensemble de règles de comportement et de pensée non dites, implicites, qui contrôlent tout ce que nous faisons."p.14
  6. Ce niveau de culture (dit primaire) "détermine la manière dont les individus perçoivent leur environnement, définissent leurs valeurs, et établissent leur cadence et leurs rythmes de vie fondamentaux."p.14.
  7. Le niveau de culture primaire est structuré autour d'un corps d'hypothèses de base qui nous sert de chemin d’accès à "la" vérité.
  8.  Cette culture primaire se caractérise par une haute résistance à un changement rapide et exogène. Culture inconsciente, elle n’en reste pas moins intentionnelle s'opposant donc aux dogmes politiques et religieux : son évolution est endogène.
  9. Il "existe au moins trois niveaux différents de fonctionnement d'une culture :"p.16
"le niveau conscient et technique dans lequel les mots et les symboles ayant valeur spécifique jouent un rôle particulièrement important ;
Culture apparente
le niveau (privé) réservé "à un nombre restreint d’individus, et dont les étrangers sont exclus " ;
le niveau caché (sous-jacent), inconscient et implicite de la culture primaire (sujet de ce livre).
Culture cachée
  1. La négation de la partie immergée de la culture amène le conflit.
  2. J’apprends à savoir qui je suis en "connaissant vraiment les autres et leurs différences" (p. 17), découvrir la culture cachée de l’autre c’est découvrir par différence la mienne.
  3. Ce postulat est la base de toutes les "démonstrations " de l’ouvrage. En effet, l’auteur confronte deux cultures, au moins, pour faire émerger par différence les caractéristiques de chacune.

  4. "Le monde contemporain est dominé par deux grandes traditions totalement différentes ;" p.18 :
    - une logique linéaire et projetée sur l’extérieur qui naît avec les philosophes grecs du Vème siècle et règne dans la philosophie et les sciences occidentales contemporaines ;
    - "les philosophies bouddhistes, associées à une discipline exigeante et tournée vers l’intérieur, parmi lesquelles le zen occupe une place très importante" p.18.
  1. Le seul étalon de mesure universel est la valeur de la vie (de l’espèce humaine en particulier) :
  2. "la vie de l’espèce humaine, est la valeur suprême en fonction de laquelle on devrait tout mesurer. Sans les êtres humains la technique n’est rien. Et si un jour les problèmes mondiaux peuvent être résolus, ce sera par l’humanité, et non par les machines qui ne font que nous aider. La technologie est l’aboutissement nécessaire de la tendance des êtres humains à se développer à l’extérieur de leurs corps. Les résultats, à cet égard, sont impressionnants ; mais il est temps maintenant pour l’humanité de prêter de nouveau attention aux êtres humains et aux institutions sociales sans lesquelles la technique ne pourrait se développer. En portant notre attention sur l’extériorité, nous nous sommes détournés de notre véritable objectif : la compréhension et la maîtrise de la vie elle-même. Or c’est précisément là le lieu où les deux grandes traditions philosophiques, avec toutes leurs différences, révèlent de plus en plus la richesse de leur sens." p.18 et 19.

     

  3. Les culture ne se mélangent pas (elles sont comme l’huile et l’eau)
  4. L’espace et le temps sont intimement liés.

 

Résumé & Conclusions

L’exposé qui suit propose une synthèse de l’ouvrage. Synthèse, dont la structure suit la chronologie de l’ouvrage.

 

Le temps comme culture

Les différents types de temps

Dans ce premier chapitre l’auteur dénonce la vision simpliste qui consiste à faire du temps une réalité non seulement simple (unique et non complexe) mais linéaire.
L’auteur propose un mandala (4) du Temps (ou des temps). Ce mandala met en évidence les natures particulières des temps et leur relations mutuelles [nous le reproduisons en page 10].

(4) représentation "particulièrement utile quand les relations considérées sont paradoxales, au sens où elles se complètent et se contredisent à la fois…"p.25.

"Nous dirons donc que le temps, succession de périodes et de rythmes, était au commencement de la vie. Avec le développement de la vie, les cycles naturels extérieurs furent intériorisés et commencèrent à fonctionner de manière autonome, indépendamment de leur origine." p.28.

C’est un temps perçus : objet d’analyse des psychologues.

Il s’agit du temps du "physicien", d’un continuum allant de l’onde radioélectrique à l’âge de l’univers en passant par le temps humain. Mais, "Du spectre électromagnétique, le système sensoriel humain ne peut percevoir qu’une petite fraction de sa partie visible. [et] Il en est de même pour le temps" p.33
Les conceptions opposées de Newton et Einstein nous semblent intéressantes à souligner :

La conception ici mise en jeu est physique car le temps est un instrument de mesure qui par convention initiale devient un étalon.
Autre aspect intéressant du temps physique, il a longtemps été considéré comme unidirectionnel et irréversible. Mais, ce principe d’unidirectionnalité du temps n’est plus aujourd’hui considérer comme "sacro-saint " (cf. p.33).

C’est un temps occulte (mais pas mystique). C’est une distorsion temporelle que chacun de nous a déjà pu ressentir dans l’impression de "déjà vu " que l’on ne sait expliquer.

"C’est le système temporel propre au niveau de culture primaire dont il constitue un produit". Ses règles sont presque toutes appliquées de façon inconsciente, il est spécifique à chaque culture : monochronie et polychronie (5) sont deux des plus importantes formes de micro temps.

(5) Développement cf. p.12

C’est un rythme propre à chaque culture. Des films ont, par exemple, pu montrer la synchronie stupéfiante des pas des gens d’une même ville.
Ce phénomène se matérialise dés notre plus jeune âge dans la synchronisation des gestes du nouveau-né avec la voix de sa mère.

C’est un temps magique, extra-ordinaire, réversible mais conscient … difficilement concevable pour les européens et nord-américains.
"Quand les indiens d’Amérique participent à des cérémonies, ils sont à la fois dans la cérémonie et dans le temps de la cérémonie, au sens où ils cessent alors de vivre dans le temps ordinaire." p. 37.

C’est le système explicite du temps calendaire.

C’est celui des "innombrables théories, discussions et considérations sur la nature du temps…une entité abstraite construite à partir de différents phénomènes temporels." p.38.

 

Carte du temps

d’après p27 du livre.

 

Résumé & Conclusions

 

Les courants différents de temps

L’objectif initial du gouvernement américain était la réalisation d’un programme avec et pour les indiens d’Amérique. Mais, la planification en temps, en argent et en hommes, des Blancs, parvient davantage à contrarier les Indiens plutôt qu’à les satisfaire.
L’auteur explique ce résultat paradoxal par l’incapacité des cultures en contact à prendre conscience et à comprendre les éléments de leur culture primaire respective.
"La première fois que je visitai les villages hopi, en 1931, je n’eus pas besoin de H.G Wells ni de sa machine à explorer le temps pour me retrouver dans une autre époque, un autre monde… Je fis pour la première fois, dans ce contexte, l’expérience des véritables heurts qui opposent des cultures les unes aux autres, et des difficultés d’aller au-delà des apparences pour atteindre la trame qui détermine le comportement et la manière de pensée de chaque groupe culturel." id., la culture primaire des blancs américains versus celle des indiens hopi et celle des indiens navajo.

"Je sus bientôt que j’avais affaire à au moins quatre systèmes temporels différents : le temps hopi, le temps navajo, le temps bureaucratique gouvernemental, et le temps des autres Blancs…" p.40.
"Se posaient à nous des problèmes d’ordre essentiellement spatial et temporel, ou les deux à la fois." p.47.
"De plus nous ne disposions pas d’un terrain commun identifiable sur lequel nous retrouver." p.47.

  1. Le temps du langage, qui démontre la façon dont la langue objective, ou pas, le temps.
    Ainsi, alors que nous conjuguons nos verbes au passé, présent, futur, la langue Hopi ne renferme aucune dimension temporelle.
    Ou encore, si l’été est un nom dans les langues occidentales, tout comme les objets, l’été désigne un état (chaud) dans la langue Hopi.
    Plus frappant, les langues indiennes ne renferment aucun mot pour désigner le temps.
  2. Le temps du discours
    C’est celui du rythme de la discussion : l’homme des grands espaces (le cow-boy ou l’Indien) adopte un rythme bien plus lent que celui de l’homme d’affaire. Aussi, l’Indien (ou le Japonais plus loin dans l’ouvrage) se sent-il talonner verbalement par le Blanc (ou l’homme d’affaire américain).
  3. Le temps de décision
    En occident, le triptyque décision-action-exécution est rendu le plus immédiat possible par le biais notamment de la planification.
    Chez les indiens l’inachevé est la norme. Aussi, toute planification reste incomprise de leur part et suscite des mouvements de résistance.
  4. Le temps culturel de réaction
    C’est le temps nécessaire aux membres d’une culture pour réagir à une menace, un défi, une offense ou une injustice.
    Ainsi, les Indiens mirent-ils à exécution une menace vielle de plusieurs années et que les Blancs croyaient depuis longtemps éteinte.
    "…, dans beaucoup de cultures, les gens réfléchissent longuement avant de se décider, ou ils attendent qu’un consensus s’établisse." p.55.

Le temps occidental est donc un temps linéaire, objectivé voire morcelé. Cette conception nous donne l’impression que le temps peut être quantifié (gagner ou perdu), maîtriser et contrôler (planification-vérification-correction).
Mais, dans d’autre culture, aucun mot n’existe pour appréhender le temps. Et si les Hopi devaient en parler, ils diraient très certainement que c’est une danse : seul rythme significatif de leur culture.

 

Monochronie et Polychronie

Hall part ici du constat que les Hispanos et les Anglo-américains traitent le temps de manières radicalement différentes

Parmi les peuples à dominance polychrone, l’auteur recense notamment : les espagnols du Nouveau-Mexique ou les américains du sud ou les arabes (les méditerranéens plus généralement).
Les Américains du Nord sont présentés comme l’archétype du comportement monochrone (pour les japonais l’auteur est plus nuancé).

Le tableau qui suit, retrace les principales caractéristiques et conséquences organisationnelles de la monochronie et de la polychronie.
Les propos de l’auteur restent généraux, mais, nous avons choisi de les appliquer plus directement à un contexte de gestion d’une organisation.

Segmentation

Polychronie

Faire plusieurs choses à la fois

Monochronie

Faire une chose à la fois

- du temps

Aucune : les gens n’ont pas d’horaire ni de programme imposés.

Quant aux projets ils peuvent changer jusqu’à a dernière minute.

Poussée : la planification permet de se concentrer sur une tâche à la fois.

Les projets décidés sont exécutés selon un "timing" précis.

- des transactions

Aucune : on traite plusieurs transactions dans un même lieu et en même temps.

Ces transactions sont pour la plupart informelles basées sur la confiance. Le non-respect de ses engagements fait perdre un allié de poids pour une procédure ultérieure.

Exemple des bureaucraties méditerranéennes p.59.

Les entretiens en groupes sont monnaie courante

Poussée : les transactions sont formelles, contractualisées et le non-respect du contrat est sanctionné par la loi.

 

 

 

 

Les entretiens se font dans le secret des bureaux.

- des tâches

Les individus sont polyvalents et "poly-intérêts "

Les individus sont spécialisés.

- du contrôle

Aucune : organisation simple, très centralisée.

D’où des structures lourdes et lentes dés lors qu’on ne peut faire jouer les relations

Délégation et décentralisation pour permettre l’efficacité malgré l’effet taille.

- des relations interindividus

Les procédures sont secondaires, les relations interindividus largement préférées.

 

 

Les objectifs humains de l’organisation restent dominants.

Les procédures conçues au départ comme outil d’aide à l’organisation deviennent progressivement des fins en soi au détriment des relations interindividuelles.

 

L’organisation peut exister pour elle-même indépendamment de toute logique ou besoins humains.

[P.67 de son ouvrage, l’auteur fait une référence explicite aux implications en gestion des ces deux modes culturels d’organisation.]

Quel sera alors l’impact de l’arrivée massive des femmes dans le monde des affaires ?

 

Stratégies de communication interculturelles

L’exemple de l’incapacité durable des ordinateurs à traduire fidèlement un message d’une langue dans une autre permet de comprendre l’importance du contexte dans la signification.

Pour l’auteur, une situation pauvre en contexte nécessite que ce qui s’exprime soit explicitement énoncé. Tel est le cas par exemple, de la communication au sein d’une cours de justice.

L’auteur nous propose alors de concevoir le monde de la communication comme une relation d’équilibre entre l’information accumulée (information contextuelle) et l’information transmise.
Cette relation d’équilibre se résume ainsi : pour que la signification reste constante, toute perte de contexte doit être compenser par un apport d’information.

Contexte riche/peu d’inf.

 

 

Inf. accumulée

   

Inf. transmise

 

 

Contexte pauvre/
beaucoup d’inf

 

L’ "une des principales stratégies de la communication, …, consiste à définir la teneur adéquate en contexte de ce que l’on communique", trop d’informations transmises est vécu comme dévalorisante par le récepteur, et trop peu, reviendrait à tromper le destinataire.
Mais, dans une situation interculturelle, cette évaluation est délicate car elle nécessite de connaître et de s’adapter au niveau contextuel de l’autre.
Il en sera ainsi pour qu’une transaction réussisse entre Américains (communication pauvre en contexte) et Japonais (communication riche en contexte).
L’Américain devra intégrer le modèle de communication Japonais, et notamment ne pas imposer un raisonnement pour préférer la suggestion.

"Chaque culture semble se fixer en divers points de "l’échelle" de vitesse de communication… Il est assez mal venu de transmettre un message de type rapide à des individus aptes à recevoir des messages de type lent." p.78.

Les cultures monochrone et pauvre en contexte se caractérisent par des messages à fréquence rapide alors que les cultures polychrones et riche en contexte communiquent sur une fréquence plutôt lente.
L’auteur prend l’exemple des représentants de commerce selon qu’ils opèrent en France ou aux Etats-Unis. Aux Etats-Unis "les représentants de commerce sont supposés obtenir très rapidement des résultats. C’est le contraire en France …les clients sont liés au représentant plutôt qu’à la firme…". La relation polychrone se construit dans le long terme et est personnelle, aussi, des résultats immédiats sont beaucoup plus incertains.

Ce passage permet à l’auteur de pousser un cri d’alarme. Il voit, en effet, dans la dépersonnalisation croissante des relations (de commerce notamment) une baisse du niveau d’harmonie de la société et donc de ce fait un facteur d’instabilité. Cette instabilité vient de la substitution de la technique à l’homme et donc d’un message rapide à un message lent.

Autre postulat de l’ouvrage "le temps et l’espace sont nécessairement liés" p.84.
Pour l’auteur les cultures polychrones se caractérisent par une organisation de l’habitat (à étendre à la situation de travail) qui favorise la proximité physique des individus. Aussi, un polychrone dans un pays monochrone va voir son modèle spatial déformé, étirée et une moindre cohésion s’en ressentira.

D’autre part, l’auteur affirme que la tendance à la compartimentation de l’espace et du temps accentue les tendances narcissiques ("moi d’abord").

"Pensez à tout ce qu’implique pour un Américain le fait de travailler en Equateur, où les modèles de comportement et d’organisation sont polychrones… Les Américains du Nord … si, pour quelque raison, … pensent être bousculés vers la fin de leur programme, ils accélèrent le rythme et font le maximum pour pouvoir quand même terminer tout ce qu’ils ont prévu de faire. Les Equatoriens, au contraire, …, ne font rien pour que quiconque se presse ou fasse un effort supplémentaire." p.87.
L’Américain parce qu’il intériorise les mécanismes temporels fait de lui son propre tyran : "Des mécanismes de contrôle internes font d’un individu son propre tyran, et le contraignent donc beaucoup plus que des contrôles externes."p.87.
Pour prendre un autre exemple, le retard ne sera pas vécu en Amérique latine comme une offense, il n’est pas intériorisé et lié au Moi ou Surmoi. L’Européen en retard se sentira quant à lui, anxieux et coupable.

Le dernier exemple cité, fait apparaître la dimension symbolique du temps vécu comme un message social dans les cultures occidentales.
Le temps c’est de l’argent.
Ou encore, être libre de gérer son temps comme on l’entend c’est jouir d’un certain statut. Ainsi, la marge de manœuvre en temps dont dispose un individu en entreprise indique la situation hiérarchique de l’individu.
Prenons l’exemple du rendez-vous d’affaire. Le temps d’attente renvoie trois messages : 1° l’importance de l’affaire ;2° le statut de l’individu ; 3° la politesse de l’hôte.

La gestion d’entreprise recourt à des contrôles externes pour gérer la complexité. Ces contrôles ou procédures donnent à l’individu une réponse à "quoi faire" dans telle situation.
Un système moins formalisé, polychrone, incite au contraire l’individu à se demander quelles sont les implications possibles du problème et "qui peut m’aider" dans cette situation. La dimension humaine de la solution est privilégiée.

 

Les rythmes culturels : temps nuer, tiv et quiché

L’auteur confronte dans ce chapitre les conceptions temporelles occidentales à celles de trois tribus indiennes (nuer, tiv et quiché).
Le temps quiché, le plus développé par l’auteur, permet par différence, de percer plusieurs caractéristiques de notre conception occidentale du temps.

Le temps quiché est en fait un héritage du calendrier maya, l’un des plus complexes au monde au moment de la conquête espagnole. La structure temporelle quiché comprend :

Le calendrier civil est divisé en 18 mois de 20 jours, soit 360 jours plus 5 restants.
Le calendrier religieux compte quant à lui 260 jours mais n’est pas divisé en mois : c’est un assemblage formé de 20 combinaisons. Sur la base de ce calendrier, les Maya ont construit un système élaboré de divination et chaque jour a des caractéristiques particulières, et est seul capable de les interpréter le divin-shaman [pour plus de détail cf. p. 100].
"Ces deux calendriers s’imbriquent l’un dans l’autre, comme deux engrenages rotatifs, pour former la "ronde du calendrier" qui ne se répète qu’une fois tous les 52 ans" p.99.

Ce que l’auteur cherche à démontrer ici c’est que contrairement aux cultures occidentales dans lesquelles tout est vécu comme ayant un commencement et une fin, la structure temporelle quiché fait du temps une ronde, un éternel recommencement.
De plus, chaque jour quiché a un nom et un chiffre et un caractère divin qui lui est propre, chaque jour est donc ressenti comme très différent des autres. "Dans le système temporel occidental, en revanche, aucune différence formelle ne distingue les jours du calendrier, sauf [cas exceptionnels : Noël, Pâques, Thanksgiving,…]. Tous les jours, même les jours de vacances sont en fait indifférenciables. Les jours de la semaine sont semblables indépendamment du mois, de la saison ou de l’année.… Pour un européen, cependant, le système quiché évoque l’astrologie [c’est à dire la non science]… [mais] mon propos n’est pas de déterminer si un système temporel de type astrologique est valable ou non, ni même s’il est logique en fonction des définitions occidentales. Je m’intéresse plutôt à l’influence qu’un tel système a sur les gens- sur leur manière de penser et de vivre." p100-101.

L’auteur résume ainsi les multiples fonctions sociales du temps quiché :
"Pour résumer la signification du temps quiché on notera que le rôle du devin "gardien du jour " est de rappeler constamment :

Il existe très peu de cérémonies dans les cultures occidentales où on ait le devoir de penser à Dieu, à la famille, et aux rapports que l’on a à soi-même et aux autres." p.106.

Le système quiché donc, amène l’individu à penser que chaque jour doit être vécu de façon adéquate, alors que notre système temporel a un effet presque inverse, le temps est neutre, sa seule caractéristique est d’être implacable, impitoyable.

"Dans la culture occidentale, le temps est un réservoir vide qui attend qu’on le remplisse ; de plus, ce réservoir se déplace comme s’il était sur un tapis roulant." (p.102) et perdre son temps c’est n’avoir pas su remplir le réservoir à temps et c’est être improductif.

Les occidentaux ont des difficultés pour accepter toute différence, d’où de très forts courants de prosélytisme.
Les "Américains, en particulier, semblent dominés par le besoin de modeler les autres à leur image. Cette pulsion qui nous pousse à reproduire notre propre culture est associée à l’implicite conviction que la culture est en quelque sorte un vêtement que l’on peut mettre et enlever." p.104. Les Américains vivent la culture comme quelque chose de superficiel, qui peut être répandu, aussi, la culture n’est-elle pas vécue "comme quelque chose qui pénètre chaque cellule de notre corps.

D’autre part, si chez les quichés, le temps est appréhendé comme un processus dialectique et "que quel que soit le moment considéré, passé, présent ou futur, on ne peut l’isoler des événements qui y ont mené et de ceux qui en découlent" p.105 ; les cultures occidentales fragmente l’histoire, "abandonnent l’ancien et serrent passionnément le nouveau"… "nous vivons dans une culture où la plupart des choses sont à jeter" p.105.

 

Japon versus USA

Nous ne détaillerons pas ce chapitre qui confronte la conception japonaise du temps à celle des Américains.
Dans ce chapitre, l’auteur nous initie aux concepts du zen qui domine la culture japonaise. Parce que chaque mot désigne un état d’esprit totalement nouveau, nous conseillons la lecture pleine et entière de ce chapitre à toute personne s’intéressant à de possibles relations Est- Ouest.

 

Français, Allemands, Américains

Quelles sont les différences de culture primaire entre Américains et Européens ?

L’auteur commence par nous faire comprendre combien le milieu familial puis l’administration (l’exemple de l’école et de ses sonneries-coup de canon est assez frappant) sont chargés d’une culture temporelle que nous assimilons progressivement pour finalement l’intérioriser.
Ainsi plus tard, lorsqu’il s’agit de faire des affaires nous utilisons inconsciemment une structure temporelle culturelle implicite.
Mais, alors, que faire des affaires dans son propre pays permet d’assimiler le temps à une constante. Dans le contexte des transactions internationales, le temps devient une variable de poids. L’exemple du mal aise qui s’empare de l’homme d’affaire américain devant la rétroactivité des lois fiscales françaises illustre ce cas de figure (p.132). Quant au français qui de part sa culture conçoit l’environnement social et commercial comme un réseau d’influence (système polychronisant), il va spontanément chercher à identifier les lieux de pouvoir destinés à le servir dans la réalisation d’une transaction aux USA, oublieux par la même des différences culturelles sous-jacentes.
Ainsi, les problèmes qui se posent dans le cadre de transactions internationales tiennent aux différences suivantes :

L’auteur développe un exemple (p.134 et suivante) qui illustre les effets d’un croisement entre ces différentes caractéristiques culturelles. On y apprend notamment que "le Français, intellectuellement et philosophiquement monochrone, n’en a pas moins une culture primaire polychrone. Son comportement est polychrone, dans le contexte de la vie quotidienne, et plus particulièrement dans ses relations avec les autres."

 

L’expérience du temps

"Les premiers signes de l’existence d’une conscience du temps sont présents dans les rites mortuaires des hommes de Neandertal qui vivaient en Europe (entre –70 000 et – 35 000 ans). Après, … ce furent les hommes de Cro Magnon…" (-37 000 ans), "ces hommes et ces femmes avaient commencé de manière systématique à faire et enregistrer des observations des phases de la lune, de la migration du gibier, du frai des saumons… La capacité d’enregistrer et même de prévoir des phénomènes comme le mûrissement de fruits, de baies, .. ; accrut les possibilités de survie des êtres humains primitifs et, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, leur permit déjà de faire des plans." p.149-150.

"Les horloges n’apparurent en Europe qu’au XIV siècle …Vers le milieu du XVI ème siècle, …on commença à vendre des horloges sur les marchés urbains… L’horloge, est essentiellement à l’origine de l’attention que nous portons aux variations du cours du temps
L
’horloge constitua un moyen de mesure externe au corps humain, permettant d’estimer avec quelle rapidité le temps passe, de déterminer s’il file ou s’il traîne… Aujourd’hui encore, c’est la présence des horloges qui nous fait prendre conscience du temps qui passe. De nombreuses expériences … nous l’apprennent." p.151

Avant d’aller plus loin définissons le terme de projection. Une projection est une production naturelle de toute substance vivante, tel le nid d’un oiseau, les toiles d’araignées… Si les projections du monde animal restent limitées, celles, développées par les hommes sont incommensurables et la confusion qui en découle est dangereuse.
Les projections présentent d’autre part la caractéristique de pouvoir être développées à n’importe quelle rapidité, alors que
"le plus petit intervalle au cours duquel une modification génétique peut se produire est, en effet, le temps de succession d’une génération à une autre. … Si l’évolution culturelle des êtres humains était liée au processus d’évolution génétique de notre espèce, nous n’aurions probablement pas encore dépassé le stade de l’âge de pierre.
Ainsi, ..., l’humanité a commencé à développer des projections. [Mais] … quand une fonction [biologique ou physiologique] est développée par la production d’une projection, cette dernière commence d’une part à exister par elle-même, et d’autre part à se confondre avec la réalité à laquelle elle se substitue." p.152-153.
Le langage est à cet égard un excellent exemple : le mot n’est qu’un symbole pour désigner une chose mais il tend à être assimilé à la chose elle-même.
De même, l’horloge est une projection de nos rythmes intérieurs et a progressivement été assimilée à la réalité du temps (ou du rythme), et l’auteur de conclure : "En fait, l’écart entre nos rythmes intérieurs et l’horloge accrochée au mur explique en grande partie la tension de nos contemporains."
Un transfert de projection (l’horaire devient la réalité) s’est opéré.

La suite du chapitre tend à démontrer cette distorsion qui existe entre le temps de l’horloge et les temps intérieurs de l’individu.
Ainsi, l’auteur nous parle de la sensation de temps ralentit en situation d’urgence, ou de temps qui file de plus en plus vite avec l’âge, la sensation d’apesanteur spatio-temporelle liée à la concentration… et propose à chaque fois une explication à ces phénomènes.
L’auteur rapporte également des expériences étonnantes menées par Alton De Long, qui tendent à montrer qu’en miniaturisant l’environnement d’un individu, un processus d’équilibre se déclenche (au niveau du système nerveux central) qui accélère de façon compensatoire le traitement de l’information. Si l’auteur nous met en garde sur le danger de tels résultats il souligne néanmoins les conséquences positives que l’on pourrait en attendre en situation de décision.
Enfin, l’utilisation de méthode de simulation pour entraîner les sportifs donne des résultats étonnants. Ainsi, le temps de prévisualisation de la descente d’un skieur et celui effectivement réalisé sont quasiment identiques.

 

La danse dans la vie

Ce chapitre, titre du livre, détaille la dimension synchronique du temps.
Les résultats obtenus se fondent sur des recherches antérieures de l’auteur dans le domaine de la proxémie et de la kinésie.

La technique consiste à utiliser des films, que non seulement on regarde plusieurs fois, mais à des vitesses différentes. Ainsi, les allures lentes permettent de discerner des phénomènes trop rapides pour être perçus à vitesse réelle et les vitesses rapides d’accentuer la rapidité naturelle de certains comportements .

L’exemple du film tourné dans une cours d’école permet de s’apercevoir que la plupart des enfants sont synchrones entre eux alors qu’ils sont disséminés dans la cour de récréation. De plus, le rythme sur lequel ils opèrent n’est pas fortuit, c’est en effet, le rythme musical dominant la culture considérée au moment considéré.

Un autre exemple de synchronie culturelle nous est donné par un film qui met en évidence la synchronie frappante des pas des gens dans une même ville.

En fait, ce chapitre fourmille d’expériences cinématographiques qui mettent en évidences la synchronie des actions-réactions, l’existence et l’importance cachées des rythmes dans une culture. 

Feed-back est un terme emprunté à la cybernétique. "La cybernétique est l’étude des mécanismes de contrôle… Ainsi, le rapport entre les forces qui font dévier le navire et celles qui, le maintiennent sur le cap établi est ce qu’on appelle un feed-back…
Les êtres humains … dépendent du feed-back qui les lie à leur environnement humain et physique, pour maintenir un équilibre nécessaire à la vie… Un des éléments de la stratégie d’un mécanisme de feed-back est de déterminer l’intervalle approprié à une action correctrice… chez les êtres humains, [l’intervalle critique de correction] est déterminé au niveau primaire. Il suffit d’un léger dysfonctionnement… pour empêcher les rythmes de s’accorder avec le processus de correction".

L’auteur nous amène ici à la conclusion que les individus monochrone ont des mécanismes de feed-back plus lent. Plus précisément, les Hispano-Américains ont un mécanisme correcteur très rapide, puis viennent les Japonais et enfin les Anglo-Américains. Cette typologie s’explique par la plus ou moins grande richesse en contexte de la communication et la tendance à tout segmenter chez les individus à culture monochrone.

 

Entraînement

"Entraînement est le terme choisi par William Condon pour désigner le processus qui se produit quand deux ou plusieurs individus s’engagent dans une relation mutuelle par l’intermédiaire de leurs rythmes et que ces rythmes se synchronisent."
Exemple concret d’entraînement : la danse. La danse est la manifestation de la rencontre d’un rythme interne à l’individu avec la cadence de la musique. Et on peut souvent constater l’existence d’une harmonie intime entre éthnicité et musique.

Cette capacité de l’être humain à la synchronie est, selon E.T Hall, innée.
Ainsi, le nourrisson est-il capable de se synchroniser avec les voix quelle que soit la langue utilisée. Mais, progressivement des rythmes culturels sont intériorisés et la synchronie se "culturalise".
De nouveau l’auteur nous fournit matière à réflexion par le biais de recherches menées, en l’occurrence par Condon.
Pour Hall comme pour Condon, "dans le contexte du comportement humain, le temps est organisation... Par exemple le processus rythmique de synchronie est profondément associé au processus de constitution du moi d’un individu ; …" p.209.

Chez les Indiens, les Noirs ou les Blancs, le geste et la parole sont synchrones. Mais alors que les Indiens et les Noirs ont un rythme syncopé (une main commence un geste et l’autre le termine) où les deux côtés du corps agissent en synchronie avec ce qui est dit, les occidentaux utilisent surtout un côté de leur corps (ce dernier constat est expliqué par la prédominance de l’hémisphère gauche chez les occidentaux).

L’auteur montre ensuite, combien une dyssynchronie peut porter d’incompréhension et de conflit, quand on ne connaît pas et que l’on ne sait pas interpréter les rythmes propres de l’autre.

Est également soulignée la volonté systématique des occidentaux de vouloir comprimer les rythmes longs en périodes courtes d’où les échecs qui en découlent.

Enfin, le chapitre se clôt sur la notion d’inconscient collectif développée par Jung [p.222].

 

Dieu est dans les détails

"Autrefois, les êtres humains avaient le luxe de satisfaire l’ego de leurs chefs en les suivants à la guerre. L’humanité a ainsi vécu des milliers de siècles de luttes désastreuses… L’espèce humaine doit aujourd’hui faire face à un autre problème : celui d’un pouvoir de décision technique centré sur le moi. Or, il s’agit maintenant de savoir si nous pouvons continuer à nous offrir ce luxe."
Le niveau de culture informel est explicitement présenté comme une condition déterminante du bien être individuel.
Mais, la complexité d’appréhension de ce niveau de culture est telle que des domaines aussi pauvre en contexte que celui des affaires ou du gouvernement préfèrent s’en détourner, et ce, d’autant plus qu’en tant que culture inconsciente, il semble vain de prétendre le maîtriser. Pourtant, ce niveau de culture est le pire ennemi du démagogue ou de l’homme d’affaire car si "la plupart des gens ne peuvent décrire les règles informelles, ..., ils réagissent quand elles sont violées.". L’auteur de conclure : "inévitablement, la tension entre les préceptes de la culture informelle et ceux de la culture technique persiste et représente un des plus grands défis de la gestion moderne."

Les formations dispensaient dans les MBA sont notamment prises pour cible , formant "d’arrogants amateurs" qui ne savent comment traiter l’individu cela se répercutant "sur les méthodes de gestion dans leur ensemble." p.227.

Dans ce dernier chapitre l’auteur souligne la différence de rapport au temps qui existe entre hommes et femmes d’une même culture : p. 228 "la différence entre hommes et femmes n’est nulle part aussi marquée que dans la manière dont les deux sexes envisagent le présent dans son rapport au futur." Puis p. 229 "pour les hommes c’est ce qu’ils font qui est essentiel, pour les femmes, ce qu’elles sont."

"Le temps peut être considéré comme une métaphore d’une culture dans son ensemble." p.231

"Le temps est le seul bien que nous ayons dans cette vie ; et je crois que la vie pourrait être plus riche et avoir davantage de signification si chacun en savait plus sur le temps et sur la manière dont il l’affecte personnellement."p.233

Enfin, l’appel de ce livre : "Nous devons non seulement apprendre comment fonctionne la culture d’autres peuples, mais aussi la culture informelle de notre propre peuple." p.227.

 

Actualité & Intérêt

Pour les Sciences de gestion

Tout au long du résumé nous avons essayé de mettre l’accent sur les applications directes des résultats de l’auteur aux sciences de gestion.
Ce livre s’il est d’anthropologie, est aussi un livre de management des firmes multinationales.
Des consultants français l’ont d’ailleurs récemment utilisé pour résoudre un problème de conflit interculturel entre Français et Américains du Sud, au sein d’une firme multinationale.
La solution préconisée par Hall fût appliquée stricto sensu. En effet, la situation était typiquement celle du conflit entre culture monochrone et polychrone. Aussi, les consultants ont-ils mis à jour les pierres d’achoppements qu’ils ont ensuite dévoilées et expliquées aux protagonistes. Le conflit s’est dés lors apaisé pour devenir assez cocasse puisque les français établis, étaient perçu par les français nouveaux arrivants comme plus proche des Latino-américains que d’eux mêmes.

 

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